La médecine traditionnelle sénégalaise et malienne vient de bénéficier d’un financement de 2.450.000.000 francs Cfa pour la valorisation de leurs activités pour une période de trois ans. Le lancement officiel du projet de la valorisation a eu lieu vendredi dernier à Dakar en présence de plusieurs tradipraticienns sénégalais et maliens.
Le directeur de cabinet du ministre de la Santé et de la Prévention médicale, M Farba Lamine Sall a procédé vendredi dernier à Dakar au lancement officiel du projet de valorisation de la médecine traditionnelle Sénégal-Mali. Ce projet d’un coût global de 2.450.000.000 francs Cfa, est financé à 50 % par le gouvernement italien notamment son ministère des Affaires étrangères. Il s’étalera sur une période de trois ans. Il a pour objectif d’appuyer les tradipraticiens maliens et sénégalais dans leur travail et surtout d’améliorer l’état de santé des populations des deux pays.
Dans son adresse, Farba Lamine Sall a rappelé l’importance que les états africains et l’Organisation mondiale de la santé (Oms) accorde à la médecine traditionnelle. Pour lui, le gouvernement du Sénégal a intégré dans son programme, la prise en compte de la médecine traditionnelle notamment dans ses mécanismes institutionnels de santé.
Plan stratégique
Ainsi, dit-il, les actions concrètes ont été déjà menées. Il s’agit de la création des bureaux de la médecine et pharmacopée traditionnelle, des centres d’expérimentations cliniques des médicaments à base de plantes médicinales, de la validation du projet de loi réglementant la pratique de cette médecine et de sa mise en circuit administratif etc.
Farba Lamine Sall a signalé que l’Etat du Sénégal ne compte pas s’arrêter dans ses actions car les derniers actes posés sont la conception et l’élaboration d’un plan stratégique. Lequel plan s’articulera autour de cinq orientations ainsi déclinées : réglementation de la médecine traditionnelle, renforcement des capacités des acteurs, promotion de la pharmacopée et des travaux de recherche, sans compter la protection et la préservation des savoirs liés à la médecine traditionnelle et à la pharmacopée entre autres. Ces engagements de l’Etat montrent l’importance qu’il accorde à la médecine traditionnelle, a conclu Farba Lamine Sall.
Drissa Diallo, chef du département de la médecine traditionnelle de l’Institut national de recherche de santé publique au Mali, quant à lui, a magnifié ce projet. Il a profité de l’occasion pour inviter les tradiparticiens sénégalais et maliens à fédérer leur savoir faire et le mettre au service des populations. Il annonce que la médecine traditionnelle malienne se porte très bien, surtout avec la mise en place des laboratoires de recherches pour les tradiparticiens.
Le représentant de l’ambassadeur d’Italie au Sénégal, Daniele Rampazzo a souligé qu’en Afrique subsaharienne, 85 % des patients font recours à la médecine traditionnelle et font confiance aux tradipraticiens qui constituent la voie la plus accessible et la plus abordable en matière d’offre de soins. Il ajoute que les 15 % destinés à la médecine moderne se retournent vers les guérisseurs traditionnels pour compléter un traitement ou confirmé un diagnostic. Donc ce projet vient à son heure parce qu’il constitue un véritable instrument pour contribuer à la valorisation de la biodiversité du patrimoine des connaissances traditionnelles, des deux sujets. Ce qui a motivé la coopération italienne à participer à son financement, a affirmé Daniele Ramazzo
Source : Le Soleil (Quotidien sénégalais)