L'occupation, qui a débuté jeudi au 2 rue Parrot dans le 12e arrondissement, vise à interpeller la fédération patronale de l'intérim, le Prisme, qui, selon un communiqué CGT, "doit intervenir fermement auprès des pouvoirs publics et des donneurs d'ordre, afin que ces salariés obtiennent des garanties de régularisation par les préfectures".
Depuis le début du mouvement inédit de grèves coordonnées dans des entreprises d'Ile-de-France le 15 avril, 950 salariés sans-papiers grévistes ont été régularisés sur 1.700 dossiers déposés, mais seulement neuf intérimaires.
Or, selon la CGT, "toutes les enseignes de travail temporaire, que ce soit Vediorbis, Adecco, Manpower, Adia, Man BTP, Perfect Interim, Capi, etc, font travailler ces salariés dans des entreprises clientes de toutes branches, demandeurs de cette main-d'oeuvre qualifiée".
Martine Gomez, directrice du développement des compétences et de l'emploi de Manpower, a déploré l'occupation des locaux qui "perturbe gravement l'exploitation" alors que "la direction avait fait preuve d'ouverture en recevant la CGT", a-t-elle dit à l'AFP.
"On comprend la situation de ces personnes mais pour l'instant, on ne peut rien faire. Le seul pouvoir que l'on a est de faire remonter le problème au gouvernement à travers notre fédération patronale", a-t-elle ajouté.
Selon elle, huit dossiers sont concernés, 22 selon la CGT. Mme Gomez a précisé que ces intérimaires "n'avaient pas travaillé sans papiers, mais avec des faux".
Le 24 juin, le secteur de l'intérim a pour la première fois reconnu avoir employé "énormément" de sans-papiers avant le 1er juillet 2007, jugeant la situation assainie depuis, ce que la CGT conteste.
Depuis le 1er juillet 2007, les employeurs sont tenus de vérifier en préfecture la légalité des titres de séjours de leurs salariés.
Ces derniers jours, la CGT a apporté son soutien à quatre autres grèves de sans-papiers, à La Tour d'Argent à Paris (7 grévistes), à Massy (Essonne) dans une entreprise de BTP (22 grévistes), à Taverny (Val-d'Oise) dans l'imprimerie Stamp (13 grévistes) et à Nanterre (Hauts-de-Seine) où 40 dossiers de régularisation ont été soumis à l'employeur, la société de nettoyage Isor.
"Ce n'est pas pas une troisième vague, on aurait pu lancer des grèves dans 30, 40 entreprises. C'est plus une démonstration de force ciblée, on a choisi une entreprise par secteur concerné (BTP, hôtellerie-restauration, nettoyage, imprimerie). On veut arriver à une application banalisée, harmonisée et simplifiée (de la régularisation par le travail) et ne pas être obligés de faire partir systématiquement en masse des grèves dans des entreprises", a souligné à l'AFP Francine Blanche, secrétaire confédérale CGT.
AFP