Malgré ses modestes moyens, la fondation « Karanta » s’est lancée dans une véritable lutte contre l’analphabétisme, à travers des initiatives hardies. Plusieurs actions sont en cours dont la création d’un dictionnaire de 11.700 mots.
La fondation « Karanta » s’impose comme une alternative complémentaire de l’éducation non formelle au formel qui, selon les analyses, n’a su éradiquer l’analphabétisme et ses conséquences désastreuses pour le développement de nos pays, souligne l’administrateur général provisoire, Moussa Diaby du Mali. Il pense que depuis 2000, la fondation a abattu un travail de titan.
« Nous avions, entre autres missions, de faire ratifier la convention par tous les pays ; mener un lobbying pour la faire connaître et créer des activités liées au plan quinquennal (initiation de projets fédérateurs). À l’heure du bilan, la satisfaction est nette. Tous les pays ont ratifié la convention, 1.000 exemplaires ont été ventilés dans les différents pays, dans le cadre du lobbying, la création d’un dictionnaire (Dico Plus) est en cours, avec 11.700 entrées (mots) en français, en mandé dans ses variantes (mandinko, dioula du Burkina Faso et malinké) et le fulfuldé avec ses variantes aussi », souligne M. Diaby.
Il indique que « Karanta » travaille, au niveau du Terminium (base de données terminologiques du gouvernement canadien comptant 35 millions de mots en anglais, français, espagnol), à introduire les langues africaines, notamment le mandé et le pulaar.
Tout cela ne s’est pas sans difficultés, tient à rappeler M. Diaby. Entre autres, l’instabilité institutionnelle (changement de ministres), participation attendue des autres pays (seul le Mali donnait 35 millions de FCfa par mois pour le fonctionnement de la fondation), etc. C’est pourquoi il trouve « salutaire » l’engagement du Premier ministre d’acquitter l’intégralité de la contribution sénégalaise, arriérés compris.
Daouda Mané, Le Soleil, quotidien d'informations sénégalais