Ladji Doucouré a dû se contenter de la quatrième place de la finale olympique du 110m haies en 13''24, jeudi à Pékin. Le Français, malgré une belle course, n’a pas pu chambouler la hiérarchie. Le Cubain Robles décroche l’or.
Ça s’est joué à six centièmes. Un rien. Une moitié de pied en somme. Et Ladji Doucouré, en pleine renaissance après deux saisons difficiles, termine sa campagne olympique par une quatrième place, en 13’’24. La médaille en chocolat pour le hurdleur français qui laisse filer l’archi favori, le Cubain Dayron Roblès (12’’93), suivi de ses deux lieutenants américains, David Payne (13’’17) et David Oliver (13’’18).
Difficile pour autant de parler de raté de la part de l’élève de Renaud Longuèvre. Fauché en plein début de saison par une blessure à un genou lors d’un stage effectué en compagnie de son team à Gainesville, aux Etats-Unis, le champion du monde 2005 savait ses chances de partir à Pékin grandement hypothéquées.
Pas question pour autant de renoncer. Le sociétaire d’Evry, compétiteur patenté, repartait au charbon dès que le physique le lui permettait.
Un véritable parcours du combattant pour le « Douc » qui courrait dès lors après le temps, ne décidant qu’après les « France » et un 13’’28 de bonne facture de tenter l’aventure pékinoise. Un premier test concluant en séries (13’’52) allait véritablement lancer l’aventure olympique. Des passages solides en quarts (13’’39) et en demi-finales (13’’22) confirmaient, dans la foulée, ce que d’aucun espérait : le p’tit Frenchy était mûr pour la médaille.
En pleurs après l'arrivée
Quel métal ? Argent ou bronze à n’en pas douter, l’or étant, sauf contrordre inattendu, réservé à sa majesté cubaine Dayron Roblès. Pour aller le chercher, un unique mot d’ordre, la bagarre. Doucouré le savait et attaquait, bille en tête, propre au-dessus des haies, constamment à la lutte avec ses rivaux. C’est la « caisse » qui fera finalement la différence. Deux mois de préparation en moins pour se soigner et six centièmes qui se perdent au grès d’une foulée un peu moins nerveuse que celle d’Oliver.
Une déception énorme pour l’athlète francilien qui, d’ordinaire si jovial, fondait en larmes à l’annonce des résultats. « Je voulais me battre jusqu’au bout, expliquait-il au micro de nos confrères de Canal Plus après l'arrivée. Je savais que ça allait se jouer sur le départ. Je ne suis pas sorti comme il fallait. » Rassuré par son entraîneur, Doucouré prenait peu à peu conscience du chemin parcouru. « J’avais envie d’effacer tout ce qui s’est passé, d’arrêter de regarder en arrière, reprenait-il. C’est super ce que j’ai fait. Il y a quelques mois, ce n’était pas gagné. Je me suis battu jusqu’au bout. Mais, ce matin, j’avais envie de balayer tout ça. »
Ladji Doucouré met un terme à sa saison
C'est la prudence qui parle. Ladji Doucouré a annoncé samedi qu'il mettait un terme à sa saison pour ne pas aggraver son élongation au mollet droit survenue en finale du 110 m haies jeudi dernier. «Je n'ai pas envie de prendre de risques, même si j'ai envie de courir, car avec 13''22, je suis loin de ce que je peux faire», a-t-il déclaré sans attendre les résultats de l'IRM qu'il a passée samedi.
«J'ai passé toute l'année à faire gaffe aux blessures», a expliqué le 4e de la finale olympique qui redoutait de devoir déclarer forfait pour les Jeux après s'être fait mal au genou gauche lors d'une réunion en salle à Gainesville aux Etats-Unis fin janvier. La blessure s'est révélée moins pernicieuse que prévu mais cela l'a obligé à décaler sa préparation. Le Parisien a précisé que son mollet droit n'était pas touché au même endroit qu'il y a deux ans, lorsqu'il avait dû abandonner en demi-finale des Championnats d'Europe : «En 2006, c'étaient les jumeaux, là c'est le solaire, dans la partie basse.» L'athlète de 25 ans devrait reprendre la compétition cet hiver lors de la saison en salle.
AFP.