Ce groupe fut créé par Toka Diagana et a pour unique but : apprendre à écrire et à lire le Soninké de base à tous ceux et celles qui sont intéressés à connaître les rudiments de base de cette belle langue.
Les membres se sont donné rendez-vous ce samedi 31 mars 2012 à 21h sur Facebook pour expérimenter ce 1er cours de soninké en ligne.
Les enseignements et notions intéressants à retenir étaient dispersés dans les divers messages et commentaires du groupe Facebook.
Nous avons donc résumé, ci-dessous, l’essentiel de ce qu’il fallait retenir de ce cours interactif.
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L’Alphabet Soninké :
Il y a 26 lettres dans l’alphabet Soninké
a b c d e f g h i j k l m n ñ ŋ o p q r s t u w x y
Les caractères « z » et « v » n'existent pas en soninké.
Les 2 lettres de l'alphabet Soninké qui n'existent pas en Français sont le "ñ" et le "ŋ "
Le "ñ" se prononce comme "gna" ; exemple: ñaxa (mariage).
Le "ŋ" se prononce comme "nwa" ; exemple: kanŋe (or).
Il est à noter qu'il n y a pas d'accent aigu, grave ou circonflexe en soninké.
Correspondance Français - soninké:
Il y a différentes appellations des lettres : " sigire " ou" harafe " ou " xotte " pour d’autres, mais la majeure partie emploie " sigire".
Français => Soninké
Alphabet soninké => Sooninkan sigiru
Voyelle => Sigire yaxare / Sigire laxante
Consonne => Sigire yugo / Sigire muumunte
Syllabe => Xanne
Mot => Xotte
Phrase => Diganta
Les voyelles:
Les voyelles sont au nombre de 5 (a, e, i, o, u) et scindées en 3 groupes.
Il y a des voyelles dont la prononciation ne change pas par rapport au français. Ce sont : a, i et o. Celles qui ont changé en prononciation sont " e " (lire : é) et " u " (lire ou)
Voici les deux groupes de voyelles : les courtes et les longues.
Les voyelles en soninké = sigire yaxare ou sigire laxante.
Les voyelles courtes = sigire yaxarin deppe.
Les voyelles longues = sigire yaxarin gille ou fuutinte.
Il est à noter que chaque fois que la voyelle n'est pas doublée, elle est courte.
Ex: pour a - e - i - o – u, si la voyelle est doublée ou "tirée" nous aurons : aa - ee - ii - oo - uu
La doublure des voyelles est une notion très importante en soninké car cela peut influer sur le sens ou la signification du mot.
C'est pour cela qu'il faudra faire attention et savoir quand il faut doubler une voyelle et quand il ne faut pas le faire.
Voici quelques exemples :
Voyelle Exemple Voyelle doublée Exemple
a kara (mort ou meurt ) aa kaara ( pays , village , ville d'origine
e sere ( une personne ) ee seere ( apprendre )
i bire ( vivre ) ii biire ( hangar )
o gore ( fil de pêche ) oo goore ( troupeau )
u bure ( méchant ) uu buure ( criquet )
Autres exemples:
- Fare ou hare (âne), alors que faare ou haare veut dire : envoyé, émissaire, médiateur.
- Fure (cadavre), fuure (pirogue)
Le 3è groupe de voyelles est le groupe des voyelles courtes accompagnées de la lettre " n " qui a une grande place dans le soninké, appelées encore « voyelles nasalisées » ( sigiru nuxunkoŋinto )
Ces voyelles nasalisées sont : an - en - in - on - un
Exemple:
an = Fanta - janba - dan?e - sange - xaranŋe
en = Fenda - Denba - senbe - renme - sentaade
in = sinqe - yinte - jinge - dinde - tinto - Binta
on = dondon?e - tonte - jonge - sonqo - foronto
un = funti - kunke - sunke - gunne - tunmu - dunbe
Questions :
Quel est le rôle de la ponctuation en soninké (point (.), virgule (,), deux-points (:), point-virgule (;), point d'exclamation(!), point d'interrogation (?) ). Est-ce la même chose qu'en français?
En Soninké, on a :
Point = tonbe
Virgule = gorobe
Point-virgule = tonben do gorobe
Deux points : tonbun filli
Trois points = tonbun sikki
Point d'nterrogation = tirindindi tonbe
Point d'exclamation : lasame tonbe
Pourquoi avoir appelé la voyelle: sigire yaxare ou sigire laxante et la consonne = sigire yugo ou sigire muumunte ?
Au Sénégal et plus précisément dans le département de Bakel, les projets d'alphabétisation avaient été créés pour accompagner les agriculteurs, les ouvriers, les pêcheurs, les éleveurs à être autonomes dans la gestion de leurs activités et pour donner une 2ème chance aux jeunes qui n'ont été ni à l'école coranique ni à l'école française et leur permettre de pouvoir lire et écrire dans leur propre langue. Alors pour simplifier ce travail pour ces illettrés, il fallait simplifier et surtout aller pédagogiquement retrouver l'acteur dans son domaine. Ils étaient des hommes et des femmes qui voulaient sortir de la dépendance. On sait que pour produire quelque chose, il faudra unir, au moins, deux choses. Exemple: pour avoir un bébé, il faut un homme et une femme ; pour se nourrir, il faut de la terre et des semences. Voilà brièvement pourquoi les lettres ont été représentées par l'homme et la femme.
Pour la voyelle, appelée en Soninké " sigire laxante ", il faut savoir que le terme" laxante " désigne quelqu’un qui parle beaucoup. Et on dit que les femmes parlent beaucoup quand elles se retrouvent entre elles. Quand elles mangeant ensemble, elles peuvent mettre plus de temps que les hommes à cause du bavardage. Ceci explique peut-être cela, quand on sait que ces voyelles se retrouvent partout dans les mots.
Pour la consonne appelée sigire yugo ou sigire muumunte, yugo veut dire homme et muumunte, muet. Mais ici " muumunte " n'est pas employé dans le vrai sens du terme. C’est juste pour exprimer de la timidité. On sait que les consonnes sont beaucoup moins fréquentes que les voyelles dans les mots, d’où ce terme muumunte.
J'aimerai également que tu nous parles de la différence entre la lettre X et la lettre Q. Car toutes les deux lettres signifient le "kh". A titre d'exemple : on dit haqile (esprit, raison, ou conscience) et on dit xarabe (mors). Or nombreux sont les gens qui font la confusion entre les deux lettres. Peux-tu nous éclairer sur cette question Monsieur Ndiaye?
La réponse, fournie par Khalilou Mahamadou Wagué (Dahaba Guidado), est la suivante :
Bonjour pour les uns et bon réveil pour les autres ! J'ai pris connaissance du bon et encourageant début du premier cours (soora hana) sooninke, en attendant de voir tout le résumé. Au passage, je voudrais contribuer à éclairer Yubba Mahanmadu Wage sur sa question relative aux "x" et "q". "x" représente le son léger du [kh] comme dans "yaxare", "saaxe" et le "q" représente le son dur du [kh] comme dans "xoqe" (queue), "ñeqe" (dégoûtant) (différent de "ñexe" (poisson)). Le "q" n'est jamais au début d'un mot. Au début de la transcription (cas de l'I.L.N. de la Mauritanie) le [kh] dur était représenté par "xx", c'est par la suite que le "q" a pris le dessus. Peut-être pour des raisons d'économie d'espace ou de variété de symbole (plus enrichissant). Enfin, lorsque le son [kh] est précédé du "n" de nasalisation, il est toujours représenté par "q" (toujours à l'intérieur du mot) car dans la réalisation il est prononcé en son dur; exemple: "sinqe" ou "hanqe". Gelli in ga xenu dingira ya, xa na in girindi. Na kiyen xeeri gabondi.
Après les 5 voyelles, il nous reste les 21 consonnes ( sigiru yugu ) ou ( sigiru muumunto ) qu’on verra lors de la prochaine séance.
On vous donne rendez-vous pour le prochain cours en ligne le samedi 7 avril 2012.
Dans la même rubrique :
Compte-rendu du 2ème cours de Soninké en ligne sur Facebook
Compte-rendu du 3ème cours de Soninké en ligne sur Facebook
Compte-rendu du 4ème cours de Soninké en ligne sur Facebook