Les membres du groupe « Apprendre le Soninké de base » sur Facebook se sont donné rendez-vous à nouveau ce samedi 07 Avril 2012 à 21h pour participer à la 2ème séance du cours de soninké en ligne.
La séance de cette semaine a porté sur les consonnes dans l’alphabet soninké.
Nous avons résumé, ci-dessous, l’essentiel de ce qu’il fallait retenir de ce cours interactif.
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LES CONSONNES :
Sur les 26 lettres de l’alphabet Soninké, 5 sont des voyelles et 21 des consonnes.
- b - c - d - f - g - h - j - k - l - m - n - ñ - ŋ - p - q - r - s - t - w - x – y
Pour les consonnes, comme pour les voyelles, nous avons aussi certaines qui
sont faciles à prononcer (sans changement de ton avec l'alphabet français) tandis que d'autres sont difficiles ou n'existent pas du tout en français mais que l’on retrouve dans d’autres langues comme l'espagnol.
Il y a huit (8) consonnes dont la réalisation est identique au français. Il s'agit de :
- B - barama (marmite)
- D - debe (ville ou village)
- K - ka (maison)
- M - marafa (fusil)
- N - naxato (quatre)
- P - poole (élastique)
- Y - yaqe (épouse)
- F - futo (couscous)
Cinq (5) autres consonnes qui existent aussi en français/espagnol mais se prononcent différemment sont :
- C – comme le son « thieu » qu’on entend dans Thiès
- J - comme le son « dieu » qu’on entend dans « Dieu » ou dans « John »
- X - comme le son « kh » dans « Guidimakha » (gidimaxa en soninké)
- Q - très guttural, se prononce comme la lettre arabe qâf (ﻕ)
- Ñ - se prononce comme le son « gn » dans « espagnol »
Et enfin le ŋ qui n'existe ni en français, ni en espagnol et se prononce comme dans le son final du mot parking.
La gémination des consonnes :
Parmi les 21 consonnes de l’alphabet soninké, 11 peuvent être géminées (doublées) dans un mot. Dans ce que cas il faudra "appuyer" sur la consonne doublée afin d’obtenir la bonne prononciation. C’est à l’image des voyelles qui peuvent être doublées, elles aussi. Nous avons vu dans le cours précédent que lorsqu’une voyelle doit être doublée et qu’on ne le fait pas dans la prononciation, cela peut modifier le sens du mot. Exemple : fure (cadavre) et fuure (pirogue). Dans le second cas, la voyelle u est doublée. Si dans la prononciation, on ne tire pas sur la voyelle, alors, cela donne un autre sens au mot.
Les consonnes qui se géminent sont :
- b – bb : Buuba daga bubbe (Bouba est parti cherché du foin) ;
- c – cc : Ceerno da ñeccen sonbi ke ficca (Thierno a vomis la bouillie de mil écrasé) ;
- d – dd : Daado ma daga tewe i fedde (Dado n'est pas partie assister à son association) ;
- g – gg : Gaayi goren loggi (le fil de pêche de Gayi s'est accroché) ;
- j – jj : Kajja da bajjo xobo saxa (Kadia a acheté une couverture au marché) ;
- k – kk : Sokke gabe nta Tooka makkante (Il n'y a pas assez d'herbes sauvages dans le champ de maïs de Toka) ;
- l – ll : Malle daga Laani lenki lelle ke (Malé est parti à Lany cet après-midi) ;
- m – mm: Maamu nta maaro ke temme (Mamou ne goutera pas le riz)ATTENTION : pour la consonne " m " elle n'est géminée ( doublée ) que quand le mot est un verbe. Si le mot est un nom (Ex : tanmu , tanme , danme , kunme... ) elle ne se gémine pas, car le nom peut être "coupé " en deux et devenir un mot composé tandis que le verbe ne peut être « coupé » en deux ni être un mot composé
- n – nn : Janna daga gunne (Diana est partie en brousse) ;
- p – pp : Dippa da Tappa ku sappe (Dipa a donné du sel à Tapa) ;
- t – tt : Takko da xatti ke muxundi sutte (Tacko a caché le lait dans les buissons)
Questions :
- Question :Que peut-on dire sur l’utilisation de l’apostrophe ou de l’abréviation. Exemple : A da a katu. Certains écrivent : A d’a katu.
- Réponse [El hadji N’diaye]: Pour ce qui est de l’abréviation, personnellement je l'emploierai jamais car non seulement c'est bien argumenté dans le document de l'harmonisation mais aussi si chaque région écrivait le soninké comme il le parle, alors, on ne s'en sortirait pas.
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Question : Quand on écrit le mot « nta » (ne … pas) dans une phrase, est-ce que le « n » du «nta» doit être raccordé au mot qui le précède ou « nta » reste inchangé ? Exemple : Ecrit-on : jiibe nta yigene ou jiiben ta yigene (un animal mort sans être égorgé ne se mange pas)
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Réponse : La bonne expression est : Jiibe nta yigene, car le nta exprime ici une négation. Il est inchangeable. On ne pourra pas détacher le « n » et en faire un déterminant au mot qui le précède. On remarque un autre sens de an nta yigene qui donne la forme interronégative (tu ne manges pas ?) qui n'a rien à avoir avec a nta yigene précédé de 'jiibe'.
Contribution de Khalilou Mohamadou Wagué en rapport avec le cours précédent :
« Z » et « V» sont exclus de l’alphabet soninké parce que les sons qu’ils symbolisent n’existent pas en soninké. C’est la raison pour laquelle « vélo » est automatiquement réalisé en « welo » et « zéro » en « sero » pour ce qui concernent les termes étrangers directement prononcés par un analphabète. Et s’il prononce le mot « Président », le son « z » est réalisé en « s » : au lieu de lire phonétiquement [perezida], il réalise [Peresida] ou [Persida].
- En plus de l’absence des accents en soninké, il faut remarquer aussi, au passage, que le son réalisé avec le « e » tout court du français n’existe pas ; d’où la réalisation du « e » en [é] pour la voyelle courte ou [ê] pour la voyelle longue. C’est une explication, entre autres, des différentes adaptations des mots étrangers non traduits. Exemple : « Elève » du français est réalisé en « Eleewu », le « u » remplaçant le « e ».
- Xaranmoxo NJaayi, n sinmaye maxa, « n » ke be ga ni harife nuxunkonindaana, a ga i nuxun-fanko be saqa harife yugon kanma (consonne), a nta a me saqa harife yaxaren kanma (voyelle). O ga na « renme » wutu, na a taxandi hillo ti « n » ke, o ra wa yi ku kitta : « ren… » do « …nme ». O ga na a taxasi, konnen noxon di, nuxun-konne be ga « ren… » ke « e » ke kanma, a joppanten ya ni, a ga jongi (xo « exclamation »), xa kuna, « …nme » ke « m » ke nuxun-konnen tinmanten ya ni. Ken yan sigi in ga a munda o nan xiimandi moxo siri, o na a faayi gelli nuxun-konnen ga saqa harife yaxaren ya kanma (voyelle) walla harife yugo (consonne).
Birenu, « n » xerexerendan (le « n » déterminant) wa xotti hillandi ke harife yugo ke nuxunkinindini, a na yille a koni moxon faraaxunu. Misaalu : « Tanjan faatama » koni moxon ra wa yi ñaana [Tanjanpaatama], « faren renme » koni moxon ra wa yi ñaana [farenlenme].
Rendez-vous la semaine prochaine, même lieu, même heure (samedi 14 avril 2012 à 21h, soit 19h GMT)
Dans la même rubrique :
Compte-rendu du 1er cours de Soninké en ligne sur Facebook
Compte-rendu du 3ème cours de Soninké en ligne sur Facebook
Compte-rendu du 4ème cours de Soninké en ligne sur Facebook