Arbres aux vertus multiples - Le karité est un produit agroalimentaire, qui pousse naturellement au sud du Sahel (zones soudanienne et soudano-guinéenne). Il est riche en vitamines et a des vertus cosmétiques et pharmacologiques.
Le karité est un arbre qui se développe dans des zones où la pluviométrie est comprise entre 600 et 1500 mm par an. Il commence sa floraison entre février et avril, ses premières productions débutent en mai.
Les observations des paysans nous permettent de classer le karité en trois variétés reconnaissables par leurs feuillages et leurs fruits, dont le « n’gondjè » de feuillage vert blanchâtre avec ses noix grosses et blanchâtres qui donnent peu d’huile et de pulpe sucrée ; le « barabani » de feuillage mince et de petite noix, mais riche en huile et le « shidiouma » de feuillage vert avec une noix moyenne, de couleur brune, riche en huile et de pulpe sucrée.
D’après les experts du Programme de compétitivité et de diversification agricole (PCDA), les zones de productions couvrent toutes les régions du Mali exceptées les régions de Tombouctou, Gao et Kidal.
Mais Kayes, Koulikoro, Sikasso et Ségou sont réputées zones plus productives en karité. Les produits et sous-produits commercialisés du karité sont nombreux et variés : amande de karité, beurre de karité, savons, etc. La collecte des noix de karité se fait dans les champs et dans la broussaille. Après les noix sont conservées soit dans des fosses, ou dans des sacs.
Mais, selon Oumou Traoré, paysanne à Zantièbougou, « ce type de conservation donne une mauvaise qualité de beurre ». « La meilleure façon de conserver les noix de karité, enseigne-t-elle, c’est de les faire bouillir, les sécher et les garder dans des sacs pour obtenir une qualité supérieure de beurre ». Les différents traitements des noix portent sur le dépulpage, le fumage ou l’étuvage, le séchage et le décorticage.
« Ensuite, elles sont conservées dans des sacs de 50 à 100 kg. En plus de cela, il existe trois types de transformations de l’amande de karité en beurre. Il s’agit de la transformation manuelle dite traditionnelle des femmes, de semi-industrielle (moulin, presse à karité et industrielle (Huicoma) », continue notre interlocutrice.
S’adapter à la demande
Traditionnellement, le beurre est emballé dans les feuilles d’arbre en tas de 5 à 10 kg pour être vendu. En semi-industriel et industriel, le beurre de karité est stocké dans des fûts en plastique pour la conservation.
Vendu à 250 F CFA/kg par les producteurs, le karité est très utile et à usages divers en agroalimentaire comme huile de cuisine, margarine. Il est utilisé comme huile lampant en milieu rural. En cosmétique, soins de la beauté, fabrication de savon ou savonnerie, il est indispensable pour l’agencement des médicaments pharmacologiques.
Mais en dehors de son utilité, le tri des noix est un facteur très important pour l’extraction du beurre : « les industriels, qui représentent les principaux acheteurs d’amandes de karité au Mali, exigent des paramètres de qualité de plus en plus élevés.
A défaut de pouvoir répondre convenablement à leur prescription, la qualification de l’offre malienne est peu enviable. Cette situation occasionne des pertes importantes de la valeur de la filière malienne et un retard par rapport aux principaux pays concurrents comme le Ghana, le Bénin et le Burkina Faso », témoigne Action for entreprise (AFE) dans son étude de filière amande de karité au Mali.
Il convient de fournir aux acteurs certaines informations sur les options techniques et les conditions préalables d’accès au marché des amandes de karité. De ce fait, la qualité du produit devient un facteur central à considérer pour que le Mali soit plus compétitif. Selon l’AFE, « il est donc essentiel d’entreprendre des mesures qui permettront d’adapter la production malienne à la demande du marché ».
Il faut reconnaître que malgré les difficultés rencontrées la filière karité joue un rôle important au Mali. Avec l’augmentation du prix de l’huile d’arachide, le beurre de karité, très nutritif et relaxant, peut être une alternative pour les consommateurs.
Assitan Haïdara
Source : lemali.fr