Pendant la saison de pluies, le fleuve Sénégal sort de son lit et vient caresser les murs des maisons côtières du Gajaaga. C'est la période de crue. La crue est le fait qu'un cours d'eau déborde de son lit, après de fortes pluies, une fracture terrestre en profondeur qui libère des nappes phréatiques. L'eau devient trouble et abondant. Il ressemble à du café au lait. Hommes et femmes délaissent le fleuve dans lequel défilent animaux sauvages et troncs d’arbre. On interdit aux enfants d'aller se baigner aux fleuves. Seuls quelques amoureux de la pêche sillonnent quelques differents coins du fleuve. Armés de cannes à pêche et de vers de terre, les pêcheurs envahissent les endroits poissonneux du fleuve à la recherche de Tilapia, Kerlegne, Seeba, Xooxa, Bapore... Le coin le plus prisé des pêcheurs Bakélois se situait aux encablures de la préfecture de Bakel. L'endroit fait peur. Il est formé de grottes et de grands arbres. Ce lieu de pêche se trouvait à quelques mètres de l'embarcadère de Bakel ( Bologanxore ) qui accueillait toutes les pirogues des villages environnants. On interdisait formellement aux jeunes et aux étrangers de fréquenter ce coin du Fleuve Sénégal à Bakel. D'ailleurs j'ai toujours entendu parler que le fleuve Sénégal ne voulait pas les étrangers. Plusieurs maliens qui venaient travailler à Bakel y ont laissé leur vie. Certains vacanciers ont été aussi victimes de noyades.