C’est « grelottante dans des vêtements trempés et sans ses parents » que les secouristes espagnols ont découvert une fillette de quelques mois parmi les occupants d’un canot gonflable parti du Maroc pour rejoindre l’Europe dans la nuit du 12 août, raconte le journal El Pais.
L’arrivée d’enfants sur les rivages du sud de l’Espagne n’est pas rare. Parmi les onze migrants présents dans l’embarcation de fortune, il y avait deux autres bébés, et deux femmes enceintes. Mais pour la première fois, la fillette est arrivée seule. Sans papiers et sans parents. « Je l’ai prise dans mes bras pour la sortir du bateau et quand tous les autres sont descendus, nous avons réalisé qu’elle était seule », a raconté une bénévole de la Croix-Rouge au quotidien La voz de Galicia.
Pendant plusieurs jours, le bébé de 11 mois, dont le sort émeut l’Espagne, a été appelée « Princesse », car « les bénévoles et les secouristes refusaient de la rebaptiser ». El Pais, alors fataliste, considérait que la petite allait « se retrouver dans un centre de rétention pour enfants ».
Rapidement, « les autres occupants du bateau ont raconté que la famille du bébé avait essayé de monter dans l’embarcation mais qu’une altercation avec les gendarmes marocains les en avait empêchés », relate le quotidien La Razón dans l’un des nombreux articles consacrés par la presse espagnole à celle dont « le visage est devenu l’incarnation de la crise ». Le bateau était finalement parti sans eux.