Par Zineb Dryef (Rue89)
Dans une interview accordée à Rue89, Geneviève Sevrin, présidente de la section française d'Amnesty International , souligne les dérives de la politique de l'immigration en France. Dans son rapport annuel, l'ONG dénonce des atteintes de plus en plus fréquentes aux droits de l’homme sous couvert de lutte contre le terrorisme.
Plusieurs gouvernements entretiennent et instrumentalisent le sentiment de peur des populations, ce qui entraîne une montée importante du racisme et de la xénophobie. Bien qu’Amnesty ne minimise pas les risques liés au terrorisme, l’organisation dénonce certains États qui n’hésitent pas à exploiter, voire à cultiver, la peur afin d’accélerer l’adoption de lois extremement restrictives.
En ouverture du rapport, Irène Khan, secrétaire générale d’Amnesty International, s’inquiète de cette "nouvelle division du monde" rappellant celle de la guerre froide et semant "les germes de nouvelles violences et de nouveaux conflits". En France, l’organisation vise particulièrement la loi relative à l’immigration. Geneviève Sevrin s'élève contre la confusion faite entre demandeur d’asile et immigré.
Des restrictions du droit d’asile ont été proposées dans le cadre de la nouvelle loi sur l’immigration alors même que le nombre de demandes a baissé de 40% en 2006 par rapport à l’année précédente. Autre sujet sensible, le traitement subi par les étrangers en France. Outre l’augmentation des cas de racisme, les fautes commises par des policiers à leur égard est en augmentation. Le rapport rappelle le cas de Getu Hagos Mariame, ressortissant éthiopien mort suite à une bavure policière en 2003.
Passés devant le tribunal de Bobigny en septembre 2006, des trois policiers accusés d’homicide involontaire, un seul a été condamné à six mois de prison avec sursis.
Source : Centrafique Presse