Depuis plus de deux décennies, le chômage, très élevé, pèse fortement sur les jeunes, et notamment sur les moins diplômés d’entre eux. La barrière à l’entrée sur le marché du travail semble particulièrement difficile à franchir pour ceux qui sont originaires du Maghreb. Certes, ces jeunes sont plus souvent issus de filières générales que les autres, sont moins nombreux à avoir suivi la voie de l’apprentissage et bénéficient de moins de relations permettant de trouver un emploi.
Autant de caractéristiques qui ne facilitent guère l’insertion. Néanmoins, l’écart qui les sépare des jeunes d’origine française reste très important. On observe ce type d’écart dans d’autres pays d’immigration d’Europe et d’Amérique du Nord, où il prend le nom de pénalité ethnique ou, plus ouvertement, de discrimination à l’embauche. La plupart de ces pays se livrent depuis des années à des expériences de « testing » qui mettent en évidence les difficultés que rencontrent, lors des recrutements, les personnes dont le nom ou des caractéristiques physiques renvoient à certaines origines.
La France est venue tardivement à ces méthodes et la question de la discrimination a longtemps été un sujet difficile à aborder au nom d’un « modèle républicain » et de l’égalité citoyenne qui plaide pour un « oubli » des origines.