Le secteur minier comme une alternative - Le Conseil National de la Jeunesse du Mali (CNJ-Mali), en collaboration avec le Ministère des Mines et de l’Energie
... à travers la Direction Nationale de la Géologie et des Mines, a organisé hier, au CRES de Badalabougou, un atelier sur le thème : les opportunités d’emplois dans le secteur minier”. La cérémonie d’ouverture, coprésidée par le Ministre de l’Energie et des Mines, Ahmed Diane Séméga, le Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Mme Bah Awa Kéïta, a enregistré la présence du Directeur National de la Géologie, du Directeur National de la Jeunesse...
Cet atelier, qui regroupe une centaine de participants, vise à mettre à la disposition des jeunes maliens, toutes les opportunités d’emplois qu’offre le secteur minier, surtout quand on sait que le Mali est aujourd’hui un des pays de l’Afrique qui dispose des réserves minières les plus importantes. Cela fait de notre pays le 3è producteur de l’or sur le continent. Cet atout naturel du Mali est exploité en grande partie par des entreprises minières de classe mondiale à capitaux essentiellement étrangers.
Si cette situation est une source d’entrée de devises pour l’Etat, il est à signaler que son impact sur les conditions de vie des populations reste aléatoire. Pour cause, les entreprises minières au delà des investissements dans les infrastructures sociales (écoles, centres de santé, etc.), leur recrutement de la main d’oeuvre locale est concernée en grande partie par les emplois subalternes. Toute chose qui fait que l’essentiel des retombées de la manne minière prend le chemin des banques étrangères.
Faut-il le souligner, l’un des phénomènes de société les plus préoccupants au Mali est le chômage endémique qui frappe tous les secteurs de la société en général et les jeunes en particulier. En effet, malgré les efforts louables entrepris par les autorités successives de la troisième République et la volonté politique manifeste des autorités actuelles, le chômage et surtout celui des jeunes qui constitue plus de 70% de la population du pays persiste et concerne aussi bien la jeunesse urbaine que rurale, la jeunesse diplômée que celle qui est analphabète.
Conscient que le secteur minier peut constituer une source de création d’emplois pour les jeunes, le CNJ-Mali, en collaboration avec les autorités en charge des mines, a organisé cette activité de renforcement de la capacité de jeunes en vue de la création d’emplois dans le secteur minier. Pour jouer ce rôle moteur, il reste évident que ce secteur doit faire l’objet d’un grand débat réunissant les acteurs (jeunes, administrateurs, exploitants du secteur minier...).
Un tel débat permettra aux jeunes d’être informés et sensibilisés sur les opportunités d’emplois et aussi de comprendre les conditions de création et d’exploitation d’une entreprise minière, à l’Etat de créer une nouvelle piste dans la lutte contre le chômage des jeunes d’une part et d’autre part d’augmenter les sources de recettes pour le Trésor public.
Dans son intervention, le Secrétaire Exécutif du CNJ-Mali, Siriman Traoré, a vivement remercié le département en charge des mines avant d’ajouter que le dynamisme de ce dernier incite la jeunesse à espérer à partir de cette activité sur une démultiplication des entreprises minières, made in Mali, initiées exclusivement par les jeunes.
Le Ministre de l’Emploi et de la Formation Professionnelle, Mme Bah Awa Kéïta, a pour sa part, indiqué qu’il est un fait notoire que les plus hautes autorités de notre pays n’ont ménagé aucun effort pour donner à ce secteur l’impulsion qu’il faut, tant il est porteur, non pas seulement de richesses, mais de création d’emplois au profit de très nombreux jeunes. En témoigne la région de Kayes où l’industrie minière a créé dans cette zone plus de trois mille emplois permanents avec des milliers d’emplois indirects.
Mais, nous sommes loin d’être satisfaits de ces résultats, car davantage d’emplois peuvent être créés et de nombreux jeunes formés pour ce secteur. A cet effet, je demande aux sociétés minières davantage de recrutements de jeunes maliens et de veiller également sur la formation et le recyclage des travailleurs. Aussi, “je propose l’instauration d’un cadre de concertations périodiques, la réflexion sur la possibilité de création de filières de formation dans le domaine des mines et de l’environnement, le partenariat avantageux”, a conclu Mme la Ministre.
Quant au Ministre des Mines, de l’Energie et de l’Eau, il a fait savoir que le Gouvernement du Mali, conscient de l’apport important du secteur minier dans notre économie, a adopté un programme dont l’objectif est de contribuer au développement du secteur. Cependant, ajoutera t-il, il existe de nombreux défis à relever, parmi lesquels figure le renforcement des capacités des acteurs miniers.
Il a enfin donné l’assurance que son département oeuvrera davantage pour relever ces différents défis.
Moussa TOURÉ
Source : Soir de Bamako du 31 janvier 2007