L'AEES promet de relancer la culture soninké en décadence.
Les journées culturelles annuelles de l'Amicale des Elèves et Etudiants Soninkés (AEES) ont connu un grand succès. Cette année, elles ont été célébrées les 14 et 15 mai 2011 dans l'enceinte de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar. Au menu des activités, une conférence sur le thème «l'évolution de la culture soninké 50 ans après». A travers ce thème, les fils de l'ethnie soninké ont ensemble revisité les aspects qui freinent encore le développement de la culture soninké, avant de proposer des solutions pour éviter à la culture soninké de tomber dans l'oubli. C'est ainsi que les élèves et étudiants se sont promis d'en faire leur combat quotidien.
Comme chaque année, l'Amicale des Elèves et étudiants (AEES) a encore organisé ses journées culturelles. Dans l'enceinte de l'Université Cheikh Anta Diop de Dakar qui a été prise d'assaut par des élèves, des étudiants, hautes personnalités soninké et autres représentants de diverses ethnies originaires du Gadiaga, Hairé, Fouta, Khagnaga etc. Ce temple du savoir a abrité la grande conférence animée par Aliou Kissima Tandian. Le chercheur soninké dans son discours, au risque d'éviter des amalgames, n'a pas voulu s'aventurer à donner avec exactitude une définition à « la culture » d'autant plus que des grands chercheurs français et anglais n'ont pas pu définir réellement ce qu'est « la culture ». Mais il faut tout simplement retenir que c'est la culture qui marque «la différence entre l'être humain et l'animal». En exemple, une personne qui naît et grandit dans la brousse et qui se voit obliger de côtoyer des animaux s'adaptera impérativement à leur moyen de communication et de comportements. En termes clairs, «la culture définit le parcours de l'être humain, ses fréquentations, ses études suivies, ses relations entre aspects qui caractérisent sa vie».
Aliou Kissima Tandian regrette que «ces dernières années, la culture soninké n'a pas connu d'évolution» ce statuquo s'explique par le fait que : «dans le Sénégal, l'ethnie soninké est minoritairement représentée ». Cette faible représentation fait que : «les télévisions, les radios et les journaux ne s'intéressent pas à la culture soninké». En plus de ce constat «les soninkés sont de grands voyageurs. Et une fois aux pays d'accueil, ils abandonnent leur culture tout en imitant avec rigueur les habitudes de leurs hôtes. Les Soninké s'adaptent au point qu'ils perdent définitivement leur culture. En conséquence ils n'enseignent pas à leurs fils les caractéristiques de leur culture ». Et le fils de la Mauritanie de regretter que : « ce sont ces enfants qui ignorent leur culture. Pis, ils ne connaissent pas leur origine ethnique». Alors que la culture soninké par excellence se caractérisait de par «ses cérémonies de mariages, ses baptêmes, ses circoncisions entre autres manifestations culturelles organisées en milieu soninké » se rappelle Aliou Kissima Tandian. Il n'est pas trop tard de trouver des solutions pour rehausser le niveau de la culture soninké surtout «avec l'arrivée des stations radios de « Jiida » FM, des sites internet. A travers leurs débats les imams, les prédicateurs, les chanteurs, les intellectuels et autres adeptes de la culture soninké. Ils peuvent d'avantage faire la promotion de cette langue soninké dans toutes ses dimensions». Mais pour en arriver là «il faut impérativement que tous soninkés en général et les jeunes en particulier en font leur combat quotidien» ainsi invite le conférencier pour éviter la décadence de la culture soninké.
Et le président de l'Amicale des Elèves et Etudiants Soninké (AEES) de garantir que les membres de cette amicale ne cesseront jamais d'œuvrer pour relancer le développement de la culture soninké». Adama Soumaré de préciser que : «nous venons d'apprendre suite à cette conférence des aspects qui empêchent notre culture de partir de l'avant. Du moment où, nous sommes conscients de ce statuquo de la culture soninké ». Le ressortissant de Toulél (Mauritanie) de promettre qu'à travers leurs «activités estudiantines annuelles menées au sein de l'université que la culture occupera une bonne place». Cette conférence a pris fin avec des séances de récitals de poèmes soninkés par les étudiants Abdoul khadre Bomou et Ousmane Tandian en vue d'encourager les étudiants, et de galvaniser d'avantage les fils soninkés en général à prendre ce combat à bras le corps pour porter haut la culture soninké au rang des autres cultures qui existent dans notre cher Sénégal.
TAPA TOUNKARA, correspondant Soninkara.com