L'université de Bamako va mal. Elle est vraiment malade pour ne pas dire qu'elle est à l'article de la mort. En effet, depuis des mois, elle est paralysée par une sempiternelle grève des enseignants.
La faculté des sciences juridiques et économiques (ex-ena) est la pire illustration du "bordel" dans lequel se trouve l'université de Bamako. En effet, dans cette faculté on a vraiment perdu la notion du temps.
Et comme on le dit souvent "quand on se perd dans le pointage journalier et mensuel, ce n'est plus la peine de compter sur l'année". Cette vérité de Lapalisse est bien connue à la faculté des sciences juridiques et économiques, où les étudiants sont des laissés pour compte à côté de leurs camarades de la faculté des lettres, langues, arts et sciences humaines (FLASH) et bien d'autres. La situation actuelle rappelle les années 1992-2002 durant lesquelles l'instabilité dans le milieu scolaire avec son cortège de violence avait poussé beaucoup d'élèves et étudiants à abandonner les bancs où à aller à la recherche du salut ailleurs afin d'échapper à la sécurité d'Etat qui les traquait.
C'est le cas du jeune Mahamadou Assirou Ballo qui se trouve actuellement aux Etats-Unis d'Amérique. A ces années de turbulence a succédé celle de braise obligeant le gouvernement sous la férule du tout puissant premier ministre d'alors, Ibrahim Boubacar Kéïta, à fermer les écoles en 1994. Et depuis, l'enseignement au Mali évolue en dent de scie. Ainsi, avec l'arrivée de l'éminent professeur Mohamed Lamine Traoré au département de l'éducation, nombreux sont les Maliens, à commencer par le président de la République, Amadou Toumani Touré, qui croyaient à la fin des perturbations des cours. Mais, hélas !
A quand donc le bout du tunnel pour que le Mali redore son blason au niveau de l'enseignement surtout dans ce monde d'intégration et de mondialisation où les incompétents seront voués au chômage ?