Quelque 6,8 millions d'électeurs maliens votaient dimanche pour choisir leur président parmi huit prétendants, dont le chef de l'Etat sortant Amadou Toumani Touré, considéré comme le favori du scrutin.
Une des inconnues de ce scrutin portait sur le taux de participation, les électeurs maliens, dont 70% vivent hors des grandes villes, ayant boudé les urnes lors des précédentes présidentielles (moins de 25% de participation en 1997 et 2002).
Le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Fodié Touré a assuré que la participation à la mi-journée "se situe au-dessus de l'élection de 2002".
"En 2002, nous avions un taux de participation de 10 à 15% à la mi-journée, nous le dépassons cette année", a indiqué à l'AFP M. Touré sans toutefois être en mesure de fournir des données chiffrées.
Les opérations de vote ont normalement débuté dimanche dans plusieurs bureaux de vote à 08H00 (locales et GMT), ont constaté des journalistes de l'AFP.
"Tout se passe pour le mieux d'après ce que nos équipes ont pu constater, aucun incident n'a été rapporté", a indiqué à l'AFP Gérard Latortue, ancien Premier ministre de Haïti et chef de la mission d'observation de l'Organisation internationale de la Francophonie (OIF).
Dans plusieurs des communes de Bamako, l'affluence était importante à l'ouverture du scrutin, mais elle a rapidement baissé, notamment en raison d'une forte chaleur, a-t-on constaté.
Constat similaire à l'intérieur du pays, notamment à Bougouni, Sikasso (sud), et Kidal (nord), où les opérations de vote se déroulaient calmement, mais où la participation demeurait faible, selon des journalistes locaux contactés par l'AFP.
"Les électeurs vont revenir dans les bureaux vers 16H00 ou 17h00, comme ils ont l'habitude de le faire", a cependant estimé le président de la CENI.
Les quelque 19.000 bureaux de vote doivent fermer leurs portes à 18H00 (locale et GMT).
Amadou Toumani Touré, dit ATT, ancien général putschiste qui a spontanément cédé le pouvoir aux civils en 1992 après avoir participé au renversement du dictateur Moussa Traoré (1968-1991), brigue un deuxième et dernier mandat de cinq ans.
Candidat sans étiquette, il est soutenu par une coalition de 43 partis politiques regroupés au sein de l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP).
"Je souhaite que les élections se passent bien, que les Maliens votent dans le calme et en toute liberté", a indiqué ATT à la presse après avoir voté, accompagné de sa femme Lobo, dans un quartier de Bamako.
"Je souhaite que le taux de participation soit à la dimension de la force démocratique du pays", a ajouté le chef de l'Etat, détendu, portant boubou et calot blancs.
Ses principaux adversaires sont Ibrahim Boubacar Kéita, ancien Premier ministre (1994-2000) et président de l'Assemblée nationale, Tiébilé Dramé, Soumeylou Boubéye Maiga et "Blaise" Mamadou Sangaré, qui se présentent sous la bannière du Front pour la démocratie et la République (FDR, 16 partis), principale coalition de l'opposition.
Après avoir voté dans une école du quartier de Sebenikoro, dans l'est de la capitale, M. Kéita a déclaré avoir voté "pour dire oui à un Mali agricole, oui au développement durable et oui à l'emploi des jeunes".
Il s'est également déclaré sceptique sur la fiabilité du scrutin, affirmant avoir été informé que des "dizaines de milliers" de procurations avaient été émises, sans plus de précisions.
Au cours de la semaine passée, l'opposition avait affirmé craindre des fraudes, mais le ministère de l'Administration territoriale s'était engagé à s'assurer d'un scrutin fiable.
Les résultats définitifs de l'élection devraient être connus le 3 ou le 4 mai.
Source : AFP