Siégeant hier, le Conseil d’Etat a renvoyé jusqu’au 17 juin prochain son délibéré concernant le recours que le Pr Bathily avait introduit, en annulation du décret portant répartition des sièges des députés à élire au scrutin départemental majoritaire. Ce qui a mis le Secrétaire général de la Ld/Mpt dans tous ses états.
« Wade est un chef d’Etat, il ne doit pas se comporter comme un chef de parti, un chef de bande, en prenant des décisions aussi importantes. Il doit agir dans le respect et l’équité. Il a pour mission d’assurer l’égalité de traitement des citoyens et dans le cas d’espèce, c’est une violation flagrante de ce principe ». C’est ce qu’a déclaré, hier, le Pr Abdoulaye Bathily, après la décision du Conseil d’Etat de renvoyer jusqu’au 17 janvier prochain le délibéré du recours qu’il avait introduit pour l’annulation pure et simple du décret portant répartition des sièges des députés à élire au scrutin départemental. Le leader de la Ld/Mpt de faire remarquer dans la foulée que « les citoyens de Dagana considèrent qu’ils sont au même niveau que les citoyens de Bakel. Mais, pour Abdoulaye Wade, et le décret qui l’a dit, un citoyen de Bakel vaut trois fois moins le citoyen de Dagana. Malheureusement, c’est le message qu’on renvoie aux citoyens de Bakel, comme à d’autres d’ailleurs, comme les citoyens de Mbour ».
A l’en croire, « si l’équilibre est rétabli, Mbour aura plus de députés qu’aujourd’hui. Cette décision est prise sur des bases partisanes, c’est-à-dire que sur les départements qui sont considérés comme favorables au Pds, on augmente de manière indue le nombre de députés. Ce qui est profondément regrettable et gros de conséquences ». Pour sa part, Me Moustapha Diop, avocat de la Ld/Mpt, soutient : « Nous pensons que nous avons développé des arguments très sérieux. La loi dit clairement que l’on tient compte du critère de l’importance démographique de chaque département et il n’y a que ce seul critère-là qui est contenu dans la loi, le système démographique ne peut pas être exclu ». Avant de poursuivre : « Dans certains cas, personne ne peut expliquer comment on a tenu compte des critères démographiques ». En citant le cas de Bakel, qui a une population de 222 000 habitants, Me Diop souligne : « On lui a affecté un député, le département de Dagana qui a 212 000 habitants a trois députés. Comment ont-ils tenu compte des critères démographiques ? », s’interroge l’avocat, qui reste convaincu que « le département le moins peuplé ne peut pas avoir plus de députés que le département le plus peuplé. La seule chose que nous demandons à la Cour, c’est de vérifier si on a tenu compte de l’importance démographique ». Me Diop explique en outre que « la mise en délibéré de l’affaire à la date du 17 janvier ne peut avoir de conséquences sur la tenue des élections, parce que la décision intervient bien avant les élections. On suspendra l’exécution du décret jusqu’à ce que ce soit modifié volontairement par l’auteur du décret, ou on ne fera rien jusqu’à ce que le Conseil d’Etat se prononce sur la demande principale qui est une demande en annulation ».
Source : Le Populaire.