Plusieurs associations de presse du Mali ont décidé de déclencher lundi une "journée sans presse" afin d'obtenir la libération de cinq journalistes et d'un enseignant écroués pour "offense au chef de l'Etat" ou "complicité", ont indiqué dimanche les organisateurs.
"Toute la journée de lundi, aucun journal privé ne paraîtra, aucune radio privée n'émettra par solidarité pour nos cinq confrères emprisonnés et pour exiger leur libération", a déclaré à l'AFP Makan Koné, président de la Maison de la Presse de Bamako, qui fédère la quasi-totalité des associations de journalistes au Mali.
"Plus de 93% des responsables de journaux et de radios privés ont déjà donné leur accord pour observer ce +jeûne de l'information+, en signe de solidarité avec les journalistes et l'enseignant incarcérés", a-t-il poursuivi.
Selon le Conseil supérieur de la communication (CSC, organe officiel de régulation de la presse), le Mali compte 412 radios privées, communautaires, associatives et commerciales sur le territoire national, ainsi que 38 titres de journaux.
Les cinq journalistes et l'enseignant resteront en prison au moins jusqu'à mardi, date de leur procès et de l'examen de leur demande de liberté provisoire, a indiqué vendredi un de leurs avocats.
Les cinq journalistes ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt pour avoir publié, commenté ou reproduit sous le titre, "La maîtresse du président de la République", un exercice littéraire donné à des élèves d'un lycée de Bamako par leur professeur, également écroué.
Le texte proposé aux élèves par l'enseignant, évoquait les frasques d'un président d'une République imaginaire.
Source : Le monde