Jeudi 10 Mars 2011: La présidente avait obtenue une chambre d'audience plus grande, la 17ème correctionnelle, mais rien n'y a fait. Le procès de l'incendie du boulevard Vincent Auriol qui avait fait 17 morts en 2005 et qui se tenait jeudi au tribunal correctionnel de Paris, a été renvoyé, à la suite d'une deuxième demi-journée d'audience chaotique.
Celle-ci a débuté comme la veille, par la longue lecture du rapport d'instruction.
"On aura jamais la parole", murmurent déjà les parties civiles dans les travées. Et lorsque le représentant d'une entreprise prévenue au procès se prépare à parler, le micro emet un insupportable sifflement.
Il est 15 h 20 lorsque l'audience est suspendue pour régler ces problèmes techniques. « Nous avons l'illustration de la misère de la justice », lance à son retour la présidente de la 14ème chambre du tribunal correctionnel avant d'annoncer que l'audience déménage dans la première chambre, celle où devait avoir lieu le procès de Jacques Chirac. « C'est risible, décevant, affligeant », s'emportent les victimes rassemblées dans la salle des pas perdus.
A 16 h 30, l'audience reprend enfin. « Nous estimons qu'il n'est pas possible à votre juridiction de tenir ce procès dans de bonnes conditions de temps », plaide Me Florand, avocat de plusieurs des 46 parties civiles. « Continuer ce procès est un affront fait à la mémoire des morts et aux victimes », poursuit-il avant d'être fermement applaudi par les parties civiles et leurs familles. Les avocats de la défense demandent également le renvoi du procès.
Après délibération, la présidente annonce que celui-ci se poursuit. Les parties civiles quittent la salle. Les familles des victimes s'insurgent et crient leur désarroi.« Elle ose dire que l'on va continuer, c'est honteux, on se moque de nous », lance Founé qui a perdu neuf membres de sa famille dans l'incendie.
Après une nouvelle suspension, la présidente annonce le renvoie du procès dont les modalités seront fixées en mai. « Le tribunal baisse les bras », lance-t-elle.
« C'est peut-être la seule bonne chose que la justice ai faite dans ce dossier », confie toujours en colère, le porte parole des familles.
Le Parisien