Sécurité Les policiers ont tenté hier d'interpeller les vendeurs à la sauvette sous la Tour Eiffel.
Opération coup-de-poing hier après-midi au Trocadéro (8e) sous les yeux des touristes. Cent cinquante policiers en civil, fondus dans la foule, ont tenté de mettre fin au business des vendeurs à la sauvette qui opèrent aux alentours de la Tour Eiffel (16e). Sur la journée, 50 individus ont été interpellés et 46 d'entre eux placés en garde à vue.
Réseaux structurés
« Leur présence est un problème ancien », reconnaît Jean-Louis Fiamenghi, le directeur de cabinet du préfet de police. « Mais ils sont de plus en plus nombreux. Ce n'est pas bon pour l'image de Paris », estime-t-il, avançant le chiffre de 200 à 300 individus.
Difficile dans ces conditions de tous les interpeller. A peine le dispositif en place, les vendeurs flairent le mauvais coup, remballent leur balluchon rempli de porte-clés Tour Eiffel, cartes postales ou contrefaçons et s'évanouissent dans le Champ-de-Mars. Seuls les plus malchanceux se font coincer par les policiers en embuscade.
Hier, ils n'ont opposé aucune résistance, contrairement au 21 août, où une centaine d'entre eux avait jeté des pierres et des bouteilles sur les forces de l'ordre, après qu'un des leurs s'est électrocuté dans le métro en tentant d'échapper à la police.
« C'est une concurrence déloyale car leurs produits sont trois à quatre fois moins chers que les nôtres », regrette, dépité, le gérant d'un stand de souvenirs. D'après les enquêteurs, les vendeurs seraient bien structurés et se fourniraient auprès de commerçants asiatiques d'Aubervilliers (Seine-Saint-Denis). « Au moins, ils ne volent pas et ne vendent pas de drogue », relativise un touriste tunisien.
Depuis le 14 mars dernier, la loi s'est durcie et la vente à la sauvette s'est requalifiée en délit passible de six mois de prison et 3 750 € d'amende. « Peu de peines sont prononcées, au mieux, c'est un rappel à la loi », croit savoir un policier. « Des reconduites à la frontière ont été réalisées », corrige Jean-Louis Fiamenghi. Un argument de poids pour ceux qui n'ont pas de papiers, à savoir la majorité.
William Molinié