Jusqu'ici, le chef de l'Etat fait comme si de rien n'était… alors que la presse continue d'être matraquée et attaquée de façon continue et impunie par ceux qui incarnent l'Etat. Robert Ménard, secrétaire général de Reporters sans frontières (Rsf), a alors pris sa plume pour adresser une missive au Président Wade, pour lui demander d'intervenir en tant que «garant de l'Etat de droit et de la paix civile» avant que la situation n'atteigne un autre palier, après le saccage «inacceptable» des rédactions de 24 Heures Chrono et de L'AS. Dans cette lettre datée d'hier mardi, Rsf souhaite surtout attirer l'attention de Me Wade sur le bras de fer entre le ministre Farba Senghor et une partie de la presse, qui a «pris des proportions inquiétantes et pourrait avoir de graves conséquences, si rien n'est fait pour que le climat s'apaise».
Mais, les faits montrent que le ministre indexé dans ce cas d'espèce a posé des actes et proféré des invectives à propos de certains journaux jugés hostiles au gouvernement. Il avait alors demandé à certains services de l'Etat et aux fonctionnaires de ne plus les acheter, promis un redressement fiscal et un boycott publicitaire des journaux incriminés et retiré les prévisions météorologiques fournies à certains journaux. Au sommet de ses menaces, Farba Senghor avait déclaré qu'il se réservait «le droit de riposter à la hauteur des agressions».
Source: Le Quotidien