Le ministre mauritanien de l'intérieur, Yall Zakaria Alassane, a renouvelé l'engagement de son pays à "respecter ses obligations conventionnelles, notamment à réunir les conditions nécessaires au retour des réfugiés ainsi qu'à assurer leur réinsertion dans la communauté nationale". M. Alassane s'exprimait lundi à Nouakchott, lors de la cérémonie de signature d'un accord tripartite entre la Mauritanie, le Sénégal et le Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (Hcr), pour le rapatriement volontaire des réfugiés mauritaniens au Sénégal. Il a toutefois reconnu que le rapatriement des réfugiés a longtemps posé problème en raison de ses incidences politiques, sociales et économiques ainsi que de l'ampleur de l'opération et des incertitudes qu'elle fait naître. Ces incertitudes, a-t-il précisé, "rendent sceptiques tous ceux qui n'ont pas pu mesurer à quel degré le président de la république est décidé à rétablir la justice, à instaurer des relations confiantes entre tous les Mauritaniens et à œuvrer en faveur d'un développement harmonieux de notre pays".
M. Alassane a également exprimé "toute la reconnaissance du gouvernement et du peuple mauritaniens à l'endroit du gouvernement du Sénégal, pays frère et ami, et du Hcr pour leur inestimable coopération'. S'agissant du Sénégal, il a indiqué que ce pays "s'est impliqué dans le projet de rapatriement des frères réfugiés sur son sol, depuis le commencement du processus, en nous accordant tout son soutien et son hospitalité, en prodiguant conseils et en mettant à la disposition de la Mauritanie des informations utiles à une meilleure connaissance des réfugiés eux-mêmes et des problèmes rencontrés'. Le responsable mauritanien a ajouté que le gouvernement du Sénégal a facilité à la partie mauritanienne la visite des sites des réfugiés ayant permis de rencontrer sur place les réfugiés et leurs représentants et de s'imprégner de leurs conditions de vie. "Près de vingt années durant, votre pays a offert, sans se lasser et avec un enthousiasme toujours renouvelé, sécurité, abris, nourriture et soins de santé à nos compatriotes", a dit M. Alassane.
De son côté, le ministre sénégalais de l'Intérieur, Ousmane Ngom s'est réjoui de la disponibilité manifestée par les autorités mauritaniennes pour le règlement de la crise des réfugiés. "En organisant, dans la concertation et le dialogue, le retour volontaire des réfugiés mauritaniens installés au Sénégal depuis près de deux décennies, la République Islamique de Mauritanie est en train d'écrire, en lettres d'or, l'une des plus belles pages de son histoire", a-t-il lancé. Ngom a expliqué que "dans l'échelle des décisions humaines, celles qui touchent au destin des hommes méritent toujours attention et soutien dans leur mise en œuvre', rappelant que "la vie des peuples et des nations est à l'image de celle des hommes : elle est faite d'épreuves, d'avancées, de reculs, de doutes, d'interrogations et surtout d'espoirs".
Evoquant les relations entre les deux peuples, qu'il a qualifiées de "séculaires, plongeant leurs racines dans la culture, dans l'histoire et dans la religion', Ngom a repris à son compte l'expression de "deux Etats avec un Peuple', lancée par le président Wade lors d'une visite en Mauritanie. Le ministre sénégalais de l'Intérieur a considéré que les deux pays "ont une communauté de destin que Dieu a géographiquement décrétée et culturellement décidée', estimant que cela "doit nous amener, chaque jour, à inventer de nouvelles solidarités, en vue de préserver les liens historiques et multiséculaires qui ont toujours existé entre nos deux peuples'. "Je puis affirmer, aujourd'hui encore, que pour le Sénégal, aucun effort ne sera jamais assez grand pour renforcer les liens, déjà aussi intenses, qui existent si heureusement entre nos deux pays, car, telle est la volonté du président Abdoulaye Wade et l'ensemble du peuple sénégalais', a ajouté M. Ngom. Selon une note du Hcr, un total de 12 600 réfugiés mauritaniens ont jusque-là exprimé le souhait d'être rapatriés dans leur pays, et leur rapatriement se fera à partir des deux sites de Rosso et Kaédi. Par ailleurs, plus de 1 000 participants prendront part aux journées de concertation sur le retour des réfugiés qui auront lieu le 17 novembre courant, a appris Apa de source sûre à Nouakchott.
Source: WalFadjri