« Petit frère, si tu t’enduis pas le corps de ces eaux sales et puantes, on te fera des choses encore mille fois plus sales et puantes. Grande sera à ce moment ta surprise».
C’est par cette boutade de mes années Dakaroises que j’introduis cette contribution axée sur le « Maraboutage », qui consiste à jeter un sort maléfique à son semblable par le biais d’un marabout, un charlatan ou que sais je encore dans le but de voir ce dernier derrière soi « socialement parlant »… C’est en évoquant ce sujet avec d’autres jeunes étudiants à majorité "dubitatifs" à ce propos, parce que « adeptes » du cartésianisme, qu’un adulte synthétisa le débat de fort belle manière pour départager le « Banquet de la rue 19 » en ces termes. Nous étions nombreux à ne pas croire aux vertus de ces « eaux sales » et « puantes » en évoquant la grandeur du tout puissant, seul protecteur des petits êtres que nous sommes. Ahuri par notre « insouciance » sidérante, il lança à l’auditoire « Petit frère, si tu t’enduis pas le corps de ces eaux sales et puantes, on te fera des choses encore mille fois plus sales et puantes. Grande sera à ce moment ta surprise».
C’est par cette boutade de mes années Dakaroises que j’introduis cette contribution axée sur le « Maraboutage », qui consiste à jeter un sort maléfique à son semblable par le biais d’un marabout, un charlatan ou que sais je encore dans le but de voir ce dernier derrière soi « socialement parlant »… C’est en évoquant ce sujet avec d’autres jeunes étudiants à majorité "dubitatifs" à ce propos, parce que « adeptes » du cartésianisme, qu’un adulte synthétisa le débat de fort belle manière pour départager le « Banquet de la rue 19 » en ces termes. Nous étions nombreux à ne pas croire aux vertus de ces « eaux sales » et « puantes » en évoquant la grandeur du tout puissant, seul protecteur des petits êtres que nous sommes. Ahuri par notre « insouciance » sidérante, il lança à l’auditoire « Petit frère, si tu t’enduis pas le corps de ces eaux sales et puantes, on te fera des choses encore mille fois plus sales et puantes. Grande sera à ce moment ta surprise».
Nous éclatâmes de rire tellement cette synthèse nous extirpait de notre « sommeil » de manière drôle mais poignante. C’est surtout les mots utilisés qui « chatouillaient » nos esprits. Pourtant, le sujet n’avait rien de drôle eu égards des nombreux dégâts qui s’y découlent.
C’est depuis ce jour que nous nous dîmes que ce grand frère n’avait pas tout à fait tort. Il suffit de s’intéresser au cas des uns et des autres devenus « risée » d’une famille, d’un village ou d’une société tout court pour s’en rendre compte. « L’eau à elle seule ne prenait jamais un goût amer ». Il y a toujours une explication.
Dans ce développement, il ne s’agit pas de relancer le débat pour trancher sur l’existence ou non de la sorcellerie ou du « maraboutage » ni de faire l’apologie ou le dénigrement des « eaux protectrices », des gris-gris et autres talismans. Nous ne sommes point des précheurs du Vendredi. Nous nous abstenons de « barboter » dans la sphère religieuse que nous ne maitrisons pas. Il s’agit plutôt de s’intéresser à tous ces hommes et femmes qui ont « chuté » de leur piédestal par la méchanceté de l’homme. Il sied de s’attarder sur cette détresse de ces « humains », a qui la vie a joué un « vilain mauvais tour », de leurs familles et surtout de décortiquer cette haine qui couve dans nos maisons. Que vivent leurs mères et leurs proches ?
Pointer du doigt nos propres mères ne serait qu’une honnête façon de toucher le fond du problème. Comme disent les Soninkés « Sara Siru ni haxe toxo » ou encore « Sara guide yi jonguini », des formules pour ne pas verser dans la généralisation. Toujours est-il que l’origine du mal qui ronge nos pères, frères et sœurs est à chercher dans le cercle féminin trop souvent embourbé dans ces considérations mystico-religieuses. Quelle que soit l’ethnie, ces femmes sont prêtes à tout pour anéantir les enfants d’autrui pour la gloire de leurs propres fils.
Combien de vies sacrifiées au nom de cette concurrence malsaine portée en bandoulière par les mères des uns et des autres surtout dans les familles polygames ?
Combien de jeunes sont devenus fous parce que tout simplement le marabout de la mauvaise « tante » leur prédisait un bel avenir au détriment des rejetons de cette dernière ?
Combien de pères de famille sont aujourd’hui à l’image d’un « toutou » répondant aux désirs et au beau vouloir de leurs épouses ?
Combien d’enfants ont perdu pied à l’aube de leur jeunesse parce que « sacrifiés » dans l’ombre ?
Qui n’a pas entendu des « pas mûres et des vertes » sur les pratiques de certaines mères de famille dans les concessions africaines ?
Elles sont nombreuses les « femmes noctambules » qui profitent de l’obscurité pour « enterrer » , « enfouir », « attacher », « laver » dans le seul but de voir leurs « seuls marmots » trôner dans les maisons ou pour faire de leurs maris « des marionnettes ». Des histoires à couper le souffle… Elles sont partout. Elles courent toutes les rues et ne sont jamais de repos pour seulement « sacrifier autrui ». Comme disait le chanteur Thione Ballago SECK « Aduna ngui ni Demal na gui niow » (Le monde d’ici bas c’est « vas y, je te rejoins ») pour évoquer le caractère éphémère de la vie. Une façon de ramener à la raison ses « destructrices de l’ombre ».
C’est toujours une grande mélancolie de voir un ami d’enfance ou une bonne connaissance « habiter la rue » et perdre toute notion de la vie parce que sacrifié sous l’autel de l’égoïsme et de la méchanceté gratuite. Il suffit d’imaginer être à la place de cette personne devenue « folle» ou « moins que rien » pour jauger toute la détresse de ces parents. Ne dit-on pas en Soninké « Waate ni xonen nja » (La maladie est ennemie).
Que dire de ces « connaisseurs de sciences occultes », faiseurs de rois par la magie de Satan ! « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Evoquer cette belle phrase de RABELAIS suffit à mettre ces « marabouts », « charlatans », « Sorciers », pour ne pas dire « apprentis sorciers » devant leurs « bêtises ». Ont-ils pensé à la solitude du tombeau ? Qu’ont-ils réellement appris du livre saint ? Bizarrement, ils sont ceux qui exécutent les sales sentences de la méchante mère tout en vendant le lendemain l’antidote à la mère meurtrie ? L’argent peut-il tout faire et tout justifier ? Où est passé le libre arbitre… Ont-ils perdu tout dose d’humanisme ?
Il n’y a pas meilleur coup de poignard que de prendre à une mère un fils ou une fille par la sorcellerie ou « maraboutage ». Combien de mères ont vu leur espoir s’envoler par la jalousie de leurs coépouses. Une mélancolie interne qui tue à petits feux.
Et que dire de ce père de famille qui entend « craqueler » l’ossature de sa famille sans pouvoir crier au secours. Pire, possédé, il est souvent l’exécutant des mauvaises volontés en reniant son propre sang souvent sans explication rationnelle.
Pour finir, il convient d’ouvrir les yeux de tout un chacun sur ce sujet. Il ne s’agit pas de donner les bonnes adresses pour aller se ravitailler en « gris-gris » ou autres « eaux sales et puantes » de protection mais surtout de jouer les sentinelles. Nous sommes tous « sentinelle » parce que nous pouvons éveiller les consciences par la persuasion en flairant de loin le danger. Il n’y a pas de honte. L’ignorance et l’égoïsme sont les pires défauts de l’homme. L’un nous transporte vers des pensées noires et l’autre voile nos cœurs et nous « pompe » vers la jalousie. Ceux dont les mères ont des pratiques « peu musulmanes » doivent les faire déchanter et les appeler au repentir. On peut comprendre qu’une mère s’active pour protéger à tout prix ses enfants contre les « missiles » maléfiques des jaloux et autres malintentionnés. Par contre, rien ne peut justifier le sacrifice du fils d’autrui pour la seule gloire de ses rejetons. C’est d’une méchanceté indescriptible. Dieu tout puissant sait ce que chaque cœur contient. Le connaisseur de l’avoué et du non avoué veille sur chaque âme. Que sa miséricorde nous fasse échapper aux « missiles » des jaloux, des méchants et des égoïstes ! Qu’Allah atténue les souffrances des bonnes mères meurtries qui ont perdu d’une manière ou d’une autre leurs rejetons ! Par ailleurs, elles ne doivent pas oublier que « Seul le fer peut couper un autre fer ». Mieux vaut prévenir que guérir. En attendant, sachons que chaque fou, attardé mental, « vaut rien » que l’on croise n’est pas là par hasard… Et surtout, n’oublions pas que « Tant que nous ne sommes pas morts, on n’a pas échappé aux vices et autres caprices de la vie ». Ma mère me disait " Tant que tu as les cheveux noirs, rien ne t'a échappé et tu n'as échappé à rien encore "...
Une chanson de Thione Ballago SECK traitant la question du " Maraboutage "...
Samba Fodé KOITA dit EYO, www.bakelinfo.com