Le contient africain, au sud et au nord du Sahara, fut dominé pendant plusieurs décennies par des puissances étrangères, occidentales qui, pour asseoir leur domination et soumettre les populations locales à leur politique d’exploitation, ont considéré ces dernières comme n’ayant aucune civilisation, aucune culture valable, aucune religion. Et, par conséquent, il fallait les civiliser, leur apporte une religion. Quelques années plus tard, les colonisés qui ont été envoyés à l’école étrangère pour servir après d’auxiliaires administratifs aux colonisateurs ont décidé de mettre leur plume au service de leurs peuples. Entre 1920, date de la publication de Batouala de René Maran, et 1960, date à laquelle la presque totalité des colonies ont accédé à la souveraineté nationale et internationale, nous avons assisté à une prolifération d’œuvres mettant systématiquement en cause le système colonial. Le combat était globalisant. Les colonisés, étant victimes d’une même exploitation étrangère et arrogante, menaient la lutte ensemble. Le terme « littérature africaine » au singulier était de rigueur.
Mais après les indépendances, les politiques intérieures des Etats commencent à se préciser, et le terme « littérature africaine » au singulier n’était plus de rigueur. Les littératures nationales commencent à voir le jour. Presque tous les pays du continent ont aujourd’hui leur littérature avec des auteurs mondialement connus. Cependant, la Mauritanie, après près de cinquante ans d’indépendance, n’arrive toujours pas à développer une littérature digne de ce nom. La littérature mauritanienne est très peu connue à l’intérieur et à l’extérieure de nos frontières. Les quelques auteurs qui produisent ne bénéficient pas d’une audience nationale et internationale suffisante. La meilleure façon de véhicule une littérature, c’est d’inscrire ses auteurs au programme scolaire et universitaire. Or en Mauritanie, aucun de nos auteurs célèbres n’est inscrit dans le programme. Au lieu d’enseigner à nos élèves et nos étudiants des œuvres d’auteurs étrangers comme Senghor, Césaire, Mohamed Dib, nous ferons sans doute mieux de les apprendre nos propres penseurs comme Ousmane Moussa Diagana, Idmoud, Ba Oumar. C’est la seule façon de faire connaître notre littérature. Ensuite, les étudiants mauritaniens en Master 1, 2 et Doctorat doivent multiplier les recherches sur cette littérature en mal de reconnaissance.
SOUMARE Zakaria Demba
SOUMARE Zakaria Demba