Nouvelles stratégies migratoires des jeunes femmes rurales au mali :de la valorisation individuelle à une reconnaissance sociale
Marie Lesclingand INED / IEP 133, bd Davout 75980 PARIS Cedex 20
RÉSUMÉ : En Afrique sub-saharienne, la mobilité interne des jeunes répond le plus souvent à d’autres pératifs que ceux de la formation scolaire supérieure, réservée à une minorité. Dans des contextes économiques africains en difficulté, les migrations masculines, plus anciennes, ont été analysées comme une composante des stratégies familiales de diversification des revenus. L’émergence des femmes célibataires dans ces courants migratoires internes depuis une vingtaine d’années a conduit à envisager la mobilité des jeunes dans une perspective plus large, en s’interrogeant sur leur participation à l’évolution des conditions de socialisation
des jeunes, notamment dans leurs rapports avec les générations aînées et dans les transformations des rapports sociaux entre les sexes. C’est de ce point de vue que nous traiterons, dans cet article, du développement des migrations féminines dans une population rurale du Mali. L’essor spectaculaire des migrations de travail des jeunes filles apparaît comme une reproduction, décalée dans le temps, de celles de leurs homologues masculins. Néanmoins, une analyse des caractéristiques de ces déplacements et de leur articulation aux logiques familiales révèle des différences entre les sexes, en terme d’attentes et de construction individuelle.
Source : cairn.info