L’enquête du Mouvement citoyen publiée récemment et intitulée «l’émigration clandestine, le profil des candidats», révèle que le phénomène attire, au Sénégal, des partants de confession musulmane et appartenant surtout à la confrérie des mourides.
Ainsi, 97,5 % des candidats sont des musulmans et 2,5 % sont des chrétiens, indique le document qui ajoute que parmi les musulmans, on distingue 67, 2% de mourides, 29, 5% de tidianes, là où les autres confréries sont de l’ordre de 3,1%.
«La prédominance des candidats d’obédience mouride trouve sa source dans la philosophie mouride du travail», explique notamment l’étude.
Citant Christian Coulon, auteur de nombreux ouvrages sur les marabouts au Sénégal, l’étude ajoute : «La grande originalité de la doctrine mouride réside dans l’exaltation du travail littéralement sanctifié dans l’affirmation d’une véritable mystique du travail, le nœud de l’idéologie maraboutique sénégalaise.»
Abordant la répartition des candidats selon l’ethnie, l’étude du mouvement citoyen fait ressortir que les Wolofs représentent la proportion la plus importante avec 72% des candidats. Ils sont suivis par les Sérers, et les Hal pulaar avec respectivement 31 et 26%. Les autres ethnies (Diola, Soninké et autres) constituent 4,5% des partants, souligne l’étude.
Sur la forte présence des Wolofs, le document du Mouvement citoyen note que ces derniers, composés de deux sous-groupes (Baol-baol et Lébous) ont «développé une forte tradition de la migration». Quant aux Hal pulaar, ils ont «une vielle culture de migration», selon l’étude. Par ailleurs, le document montre que 59,5% des candidats à l’émigration clandestine appartiennent à des familles polygames contre 40,5 % de familles monogames.
Source: Le Quotidien .