Les anges de la miséricorde argumentèrent : « il est venu repentant, le cœur tourné vers Allah. » Les anges du châtiment objectèrent : « il n'a jamais fait le moindre bien. » C'est alors qu'un ange ayant revêtu la forme humain au devant d'eux : ils le prirent pour juge, et il proposa : mesurer la distance qui le sépare de chacun des deux pays, celui dont il sera le plus près devient le sien. » Ils mesurèrent, et comme ils le trouvèrent plus proche du pays qu'il désirait joindre, les anges de la miséricorde s'en saisirent » ( Boukhari et Muslim). Ce hadith comprend des enseignements précieux :
1) un grand nombre d'hommes sont prédisposés naturellement à faire le bien. Quelque soit la gravité de leurs actes -ici le meurtre de cent personnes – il est toujours temps de se repentir. De fait, l'homme ne doit jamais désespérer de la grâce divine ;
2) Le savant qui s'adonne à des œuvres cultuelles limitées au strict nécessaire, est meilleur et plus utile que l'ascète qui est ignorant ! On voit le meurtrier interroger un homme menant une existence monacale, mais ne connaissant pas l'étendue du pardon divin ; il est scandalisé et n'offre aucun espoir à l'homme qui n' a dés lors rien à perdre, et qui reproduit son méfait. Puis il finit par trouver un savant, qui lui fait comprendre que rien ne peut s'interposer entre un homme et la miséricorde divine. Cette miséricorde est sans limite. Il suffit au pécheur de manifester la volonté sincère de revenir à Allah. Pour être valable, le repentir doit au préalable remplir un certain nombre de conditions, dont entre autres :
- la reconnaissance de l'erreur commise ;
- éprouver du remord ;
- prendre la résolution de ne plus commettre les mêmes erreurs.
A cela s'ajoute, si l'on a lésé quelqu'un, l'impératif de réparer le mal que l'on a fait quand cela est possible. En tous les cas, ce hadith prophétique montre clairement qu'Allah accueille toute personne qui se repent, quelque soit l'énormité de ses méfaits. Toute personne travaillant pour la cause de l'islam se doit de comprendre les états d'âme des personnes se confiant à lui, en les engageant sur une voie qui leur donne espoir et qui les réconforte. Le repentir d'une personne ayant commis un homicide volontaire est admis. Après avoir évoqué la gravité de l'idolâtrie,du meurtre et de la fornication, le Coran affirme : « et quiconque fait cela encourra une punition et le châtiment lui sera doublé au jour de la résurrection, et il y demeurera éternellement couvert d'ignominie, sauf celui qui se repent, croit et accomplit une bonne œuvre.... » (Coran, 25 : 68-70).
SOUMARE Zakaria Demba