Le système de communication dans le village de Toulel, sud de laMauritanie, a connu, comme d’ailleurs dans tous les villages africains au sud et au nord du Sahara, plusieurs étapes « traditionnelles » avant, aujourd’hui, d’adopter les moyens modernes de communication. La communication ou l’information destinée à tous les habitants de Toulel entre, principalement, dans deux cadres :
1. l’annonce d’un décès ;
2. l’annonce d’un événement devant mobilisé toute la population du village, particulièrement les jeunes et les moyens jeunes pour les travaux d’intérêt général, les chefs de famille (kagumu) pour les réunions...
Dans le premier cas de figure, traditionnellement, les toulelois ne recouraient pas aux mêmes méthodes de transmission de la nouvelle. S’ils sont en période d’hivernage, et que la population se trouvait aux champs, l’on faisait battre un tambour exceptionnel qui, retentissant dans les champs généralement non loin du village, avertissait les paysans de l’avènement d’une situation particulière au village. Ou, dans une seconde possibilité, il est désigné un homme devant aller avertir les gens aux champs. En langue soninké, l’homme ainsi désigné pour la transmission de la nouvelle d’un décès aux populations aux champs ou même dans les villages avoisinants, est appelé : hitinda, littéralement : celui qui transmet la nouvelle de la mort.