Le morcellement de l’Afrique en 52 États, record à l’échelle continentale, permet d’évoquer un phénomène de balkanisation et conduit à s’interroger sur la viabilité d’un certain nombre d'entre eux. Par ailleurs, les crises récentes (guerres civiles, coups d’État) pourraient paraître susceptibles de remettre en cause ces configurations territoriales.
Depuis les indépendances, l’Afrique a connu un grand nombre de conflits armés et les conflits continuent à y faire plus de victimes que dans toutes les autres guerres réunies à travers le monde. Ce constat va à l’encontre de la réduction du nombre des conflits observée dans le monde depuis le début des années 1990 [1]. Nombreux sont ceux qui considèrent que le continent est en situation "d’extrême urgence de paix" [2].
En 2004, une vingtaine de pays africains était impliquée dans des affrontements armés ou des situations de crise plus ou moins résolues (R.D. du Congo, Libéria, Côte d’Ivoire, Burundi, Rwanda, Angola, Soudan, Somalie, Congo Brazzaville, Ouganda, Tchad, par exemple). Par ailleurs, les conflits qui affectent aujourd’hui le continent africain présentent des aspects originaux. Il ne s’agit pas de guerres conventionnelles mais d’exactions commises par des "saigneurs de la guerre" agissant très largement en dehors de réelles motivations ethniques ou idéologiques.