Les conditions de vie dans cette partie orientale du pays sont presqu’inhumaines. Selon les populations du Gadiaga, il n’y a aucune infrastructure sociale de base dans leur zone, la prise en charge médicale et scolaire laisse à désirer, l’insécurité y est galopante, entre autres maux. Les quelques rares infrastructures qui y sont sorties de terre sont l’œuvre des populations émigrées en Europe. Sinon, fulminent-elles, rien n’y est fait par l’Etat depuis les indépendances.
Les populations de l’arrondissement de Moudéry ont battu le macadam, hier lundi, dans la commune de Bakel. Elles étaient très nombreuses à exiger de meilleures conditions de vie et une prise en charge urgente de leurs doléances. Dans cette partie du Goye, les populations broient le noir. Elles manquent de tout. L’eau courante est un véritable luxe dans la zone. Les populations s’alimentent au fleuve et dans les mares, raconte Samba Soukhouna du village de Manael qui a porté leur parole. Selon ce vieillard qui a arpenté l’asphalte sous un ciel de plomb, il est impensable de parler de développement ou d’émergence dans cette contrée du Gadiaga, au moment tout y est urgence. Il n’y a aucune infrastructure sociale de base, la zone est très enclavée ; sur le plan sanitaire, les populations se soignent à Tamba ou à Ourossogui du fait d’un plateau technique très en deçà des normes, entre autres maux. «C’est inadmissible dans ce XXIème siècle», rugit le septuagénaire. Un jeune de la zone, qui l’a succédé au micro, fulmine qu’en ce moment précis, le pont reliant Kounghany à Bakel est coupé et du coup, les localités de la zone sont coupées du reste du pays. Tous les villages situés après Kounghany remontent le long du fleuve pour pouvoir rallier Bakel. Et, pendant ce temps, les autorités n’en font même pas un cas, se désole le jeune de Kounghany.