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L'opposition entendait samedi pousser le président sénégalais
Abdoulaye Wade, 85 ans, au départ malgré la validation de sa candidature à la présidentielle de février par le Conseil constitutionnel, une décision qui a provoqué de graves violences dans plusieurs villes.
"Wade brûle le Sénégal", "Nuits d'émeutes dans le pays", "Peur sur le Sénégal", "Wade jubile, le pays brûle": samedi, les titres de la presse nationale résumaient la fureur de citoyens sénégalais, qui, excédés par la validation de la candidature du président sortant, ont basculé dans la violence.
Un policier mort lynché à coups de pierres à Dakar, émeutes dans plusieurs quartiers, bâtiments incendiés, affrontements entre jeunes et policiers dans la capitale et à Thiès, Kaolack, Matam, Tambacounda: dès l'annonce de la validation de la candidature contestée de M. Wade, le Sénégal s'est enflammé.
Samedi matin, le calme était revenu à Dakar qui porte encore les stigmates des violences: restes carbonisés de boutiques incendiées, rues encombrées de pierres et pneus brûlés, que les équipes de la municipalité s'affairaient à nettoyer sous la surveillance des forces de l'ordre.
La décision du Conseil était attendue avec anxiété et les violences prévisibles de la part de Sénégalais, en particulier les jeunes, amèrement déçus par les douze ans de règne du président Wade: ils restent confrontés au chômage, à la vie chère, aux pénuries, aux coupures d'eau et d'électricité.
Dans la nuit, Abdoul Aziz Diop, un responsable du Mouvement du 23 juin (M23), qui regroupe partis d'opposition et organisations de la société civile à la pointe du combat contre la nouvelle candidature Wade, avait affirmé que le peuple allait "marcher" sur le palais présidentiel.