La cinquième édition de la fête de l’excellence, la dernière que tient l’ancien département de Bakel a vécu ce samedi, à Diawara. Cette année, l’ascension fulgurante des filles qui ont surclassé les garçons a retenu l’attention du très nombreux public ayant fait le déplacement. Diawara a abrité ce samedi la cinquième édition de la fête de l’excellence. Les chapes de plomb que le soleil balançait impitoyablement sur les nombreux acteurs de la communauté éducative, les autorités locales et administratives ayant fait le déplacement ainsi que les populations, n’ont pu altérer la cérémonie qui a vu les meilleurs élèves, maîtres et directeurs d’école primés, le tout dans une ambiance carnavalesque. L’un des principaux enseignements à tirer de la présente édition est la belle percée des filles qui, de la maternelle au deuxième niveau de la troisième étape de l’élémentaire, ont dompté les garçons. Ceux-ci ne se sont signalés qu’au niveau d’un seul cours, du moins pour la première place. Chez les tout-petits, l’école maternelle « Elizabeth Ndiaye » du quartier « Grimpallé » de Bakel s’est illustrée de fort belle manière.
Cette cinquième édition placée sous le thème de l’éducation non formelle sera mise à profit par l’inspecteur de l’Education pour dresser une carte d’identité de sa circonscription. L’on retiendra les belles performances réalisées en termes de scolarisation des filles, avec un taux de 48.28% et ce, malgré quelques survivances traditionnelles peu enclines à favoriser l’accès des filles à l’école.Ce qui a cependant choqué plus d’un dans le speech de Seydou Bâ, c’est le nombre très réduit d’écoles bénéficiant du nécessaire paquet de services. En ce siècle de révolution technologique et scientifique, seules 24 écoles sur 302 bénéficient d’un point d’eau, 11 écoles disposent d’électricité et 05 du téléphone. Malgré tout, Bakel occupe la troisième place au plan national au CFEE, avec 83% de taux de réussite en 2008. Ici, malgré les nombreuses crises cycliques ayant perturbant le système, sur un échantillon de 18 Collectifs de directeurs d’école, le quantum horaire est respecté à près de 87.71%.
Puisque c’est Diawara qui abritait lé cérémonie, le cas combien dramatique du collège de la commune a été posé sur la table. Dans cet établissement où les effectifs implosent, seules 4 salles de classe sont sorties de terre, les travaux de construction du nouveau collège dans le cadre du Bci sont depuis un bon moment bloqués. Le parrain de cette cinquième édition, l’ingénieur informaticien Bakary Diakité, natif de Diawara, soutiendra se battre aux côtés des autorités pour doper le secteur de l’éducation dans le département de Bakel. L’administrateur général de « Platform » s’étant lui-même inscrit à l’école à laquelle ne le prédestinait point son père, incitera les enfants à faire de la culture de l’excellence leur credo, pour avoir droit de cité dans un monde en perpétuelle mutation.
Cette édition fêtant les cracks sera la dernière tenue à l’échelon de l’ancien département duquel décrocheront 155 écoles pour la nouvelle inspection de l’éducation de Goudiry. Au cours de la cérémonie, les jeunes prodiges de la troupe théâtrale du collège de Qinzambougou à Tambacounda, ont gratifié le public d’un spectacle de très haute facture intellectuelle attestant que, de ce côté-là aussi, l’excellence est comme un catéchisme.
par Boubacar Dembo TAMBA | SUD QUOTIDIEN , dimanche 5 juillet 2009