La promotion de la souveraineté alimentaire, à partir de l'exploitation familiale, a été au centre d'un atelier organisé mardi à Kothiary (département de Bakel) par ''Bamtaaré Gouré'', une association de paysans regroupant 30 villages de Kothiary et de Bani Israël.
Les travaux de l'atelier, marqué par la présence de nombreuses structures spécialisées dans le développement local (Sodefitex, Progede, Wula Nafa, notamment), ont permis de dégager des esquisses de solutions à la question de la souveraineté alimentaire.
Une production suffisante, un système de stockage adéquat ainsi que des circuits de commercialisation appropriés constituent un des principaux axes de solution au problème posé par la question de la souveraineté alimentaire, a indiqué Mamadou Fadé de l'Agence régionale de développement (Ard) de Tambacounda.
Or, selon lui, des contraintes majeures ont été soulevées à ce niveau par les participants à la rencontre, qui sont liées notamment au manque de marché local permettant un approvisionnement correct et à la raréfaction de sources de financement devant permettre d'acheter les récoltes des paysans afin de les revendre à bon prix.
Cela fait que les produits sont exposés à la loi des ''bana-bana'' qui revendent les produits à un prix exorbitant en période de soudure, a dit M. Fadé qui a fait part d'autres préoccupations des producteurs, dont la valorisation des ressources naturelles et la transformation des produits agricoles.
Au nom de l'association ''Bamtaaré Gouré'', Younouss Sall a remercié le Conseil rural et son partenaire suisse des ''Jardins de Cocagne'', qui l'appuie dans la recherche de la souveraineté alimentaire à travers les exploitations familiales.
Pour sa part, le président du Conseil rural de Kothiary, Baganda Sakho, a fait part d'''un paradoxe'' selon lequel 90 pour cent des populations des localités sont des producteurs qui ne sont pas pris en compte dans les investissements de sa structure.
La collectivité prend en compte l'allègement des travaux des femmes, l'approvisionnement en eau, la santé, l'éducation en ignorant, selon lui, ''cette grande population rurale qui s'adonne à l'agriculture''.
Il a assuré l'adhésion du Conseil rural à cette initiative de base des organisations paysannes, qui vise à renverser cette tendance.
Pour Ousmane Dianor, chargé de programme des ''Jardins de Cocagne'' (Genève), l'intérêt du partenariat réside dans le fait qu'il permet aux producteurs d'être autosuffisants, dans le but de mettre fin à l'exportation massive des produits importés.
Source : A.P.S. (Agence de Presse Sénégalaise)