L’Union des Elèves et Etudiants de Goumal (U.E.E.G) vient, comme chaque année depuis trois ans, de célébrer ses journées d’intégration à Dakar sous le thème : « le contrat social en milieu soninké : le cas des villages de Haîré ». A travers cette conférence, les fils de ce village ont voulu réfléchir sur l’impact de la modernisation sur le contrat social que les soninkés ont connu jusqu’à nos jours.
L’Union des Elèves et Etudiants de Goumal (U.E.E.G) a célébré les 48 heures de leurs journées d’intégration annuelles à Dakar, les samedi 11 et dimanche 12 juin 2011 derniers dans la maison communautaire de Goumal, sise à la rue 9 x 12 Médina. Le lieu qui a abrité les festivités des ressortissants de ce village soninké de quelques 5.000 habitants a été pris d’assaut par les Goumalois et sympathisants venus de partout des différents quartiers de Dakar.
Pour cette année, le thème retenu s’intitulait «le contrat social en milieu soninké : le cas des villages du Hairé» et était débattu dans une conférence animée par le professeur Souleymane Demba N’diaye. Au début de son exposé pour bien cerner ce thème, le professeur a montré la différence entre mode de vie des animaux et celui des humains. Pour marquer leur territoire «certains animaux vivent ensemble mais c’est la loi du plus fort qui prévaut. De plus, c’est par la force que le plus fort parvient à marquer son territoire. Par conséquent, il n’y a pas de place pour les plus faibles surtout les femelles».
Mais, c’est tout à fait le contraire des humains, qui, «pour marquer leur territoire, ce sont les premiers occupants qui se taillent la part du lion ». Dans ce contexte ce n’est pas la loi du plus fort comme avec les animaux. Mais plutôt « c’est le plus âgé qui dirige jusqu’à la fin de ses jours » dixit Souleymane Demba Ndiaye qui ajoute que «ce sont les premiers occupants qui exercent leur domination sur les autres venus s’installer après».
Ainsi, l’homme qui est né libre est forcé de vivre en société. Et pour vivre ensemble dans une société, il faut établir «un ordre social voire un contrat social qui doit impérativement être respecté de tous». Et Jean Jacques Rousseau de dire que : «les hommes sont dans une situation de conflits, pour survivre. Ils sont forcés de s’asseoir. Or, pour vivre en société, il faut trouver une forme d’association où chacun est protégé par la société. Mais il faut que l’individu également se sente aussi libre qu’avant son entrée dans la société», alors que le contrat social est un double contrat. D’abord, dans cette société il faut que «chacun des individus s’engage à faire partie de la société (aliénation volontaire, engagement envers soi même)».
Et ensuite, il est de l’obligation de «chacun de s’engager envers le tout formé par l’ensemble des associés. C'est-à-dire par sa volonté générale» a distingué le conférencier qui conclut que chaque «personne doit se placer sous l’autorité de cette même volonté générale». Dans cette société où vivent ensemble des individus, ces derniers qui constituent le peuple dans ce lieu. «Le peuple est l’unité des individus associés par un pacte social. La volonté générale est la volonté du peuple. Celui-ci est à l’origine des lois et il peut les changer. Les citoyens sont l’Etat. Il a des intérêts privés et des intérêts publics» a résumé le professeur.
Les conséquences du contrat social : ce que l’homme perd du contrat social
Selon Souleymane Demba Ndiaye, «l’adoption du contrat social permet à l’individu de perdre beaucoup de choses. Parmi lesquelles : sa liberté naturelle et son droit illimité. Mais et surtout par rapport à tout ce que l’homme tente et de ce qu’il peut atteindre dans cette société. Le contrat social permet aussi à l’homme de gagner sa liberté civile et sa propriété de tout ce qu’il possède. L’Etat, quant à lui, garantit la propriété, car l’Etat, à l’égard de ses membres, est maître de tous leurs biens par le biais du contrat social. Dans la société, égalité morale et légitimité s’instaurent, à ce que la nature avait pu mettre d’inégalité physique entre les hommes. Exemple : les handicapés physiques, faibles, pauvres tous égaux. Ils deviennent tous égaux par la convention et de droit. La communauté assure ainsi, l’existence des droits des individus, c’est-à-dire un pacte, un contrat. Les hommes le concluent entre eux. Pour dire que l’individu renonce à une liberté absolue et se soumet aux règles dictées par l’intérêt général. En échange, la communauté garantit la sécurité de chacun et le respect des règles et des droits ainsi établies».
Pour clore cette séance, le Président de l’Union des Elèves et Etudiants de Goumal (U.E.E.G) a tenu à remercier d’abord le parrain, monsieur Boubou Kollo Soumaré et la marraine madame Salimata Demba Soumaré. Ensuite féliciter les ressortissants des villages de Goumal, de Toulel, de Waoundé, de toute la communauté soninké en général qui ont eu à prendre part à ces journées d’intégration. Monsieur Adama Djaguily de rappeler que cette date est mémorielle pour les membres de l’UEEG. Elle marque le troisième anniversaire de cette union et la première édition de ces 48 heures célébrées à Dakar.
TAPA TOUNKARA, correspondant Soninkara.com