Le président Macky Sall a signé le décret qui fait passer de cinq à huit ans l'âge des véhicules importés au Sénégal. Une nouvelle qui a satisfait les Sénégalais de l'extérieur. Leur appréciation des premiers jours de présidence de Macky Sall est également positive, en dépit d'une forte espérance.
Les Sénégalais de France accueillent favorablement l'annonce de la signature, vendredi 13 avril, par le président Macky Sall, du décret n°2012-444 modifiant celui n° 2001-72 du 26 janvier 2001 relatif à l'importation des véhicules, cycles et cyclomoteurs usagés. En clair, l'importation vers le Sénégal de véhicules âgés de huit ans est devenue légale.
Dans le 18e arrondissement de Paris, la réactivité du nouveau gouvernement était d'abord notée. « C'était une forte demande, surtout pour nous qui venons des villages, constate Ibrahima Ndiaye, gérant d’une célèbre boutique, souvent transformée en Qg des Sénégalais et autres artistes de passage dans la capitale française. Les véhicules importés font l'objet, en général, d'ambulances pour les petites structures de santé éloignées des centres urbains ».
Une explication qui reçoit l'accord de Lamine Thiam, coordonateur de Diaspo-Sen. « La grande majorité des véhicules importés est à but social. Ils sont transformés en ambulances, constate-t-il. C'est une mesure symbolique qui a été prise après le premier conseil des ministres. A l'occasion d'une rencontre entre les deux tours, nous avions eu à rappeler cette demande de la diaspora au candidat Macky Sall ».
Satisfécit à Paris, espérance à Bordeaux
En effet, « les voitures neuves coûtent cher, la limitation à cinq ans était devenue une mesure contraignante et, en même temps, un frein à l'essor économique du pays », remarque Moustapha Syll, responsable de l'Apr à Bordeaux où était organisé, le week-end dernier, une cérémonie de remerciements et récoltes des requêtes et attentes des Sénégalais.
« La diaspora en Gironde a été marquée par ce signal fort, note d'emblée le jeune responsable Apr et médecin à Bordeaux. Toutefois, nous avons toujours bon espoir que ce décret soit porté un jour à 10 ans pour les voitures à utilisation personnelle et à 15 ans pour les camions, bus et autres fourgonnettes.
Mais la diaspora nous demande également des avancées assez rapides sur l'initiative privée, l'assistance pour la création d'entreprises, l'accès à la propriété privée, la protection sociale, des démarches administratives plus simples au sein des consulats et représentations du Sénégal et une baisse des appels entrants et des taxes aéroportuaires ». Autant dire une véritable feuille de route dont certains points ont été soulevés par Seydou Guèye, alors porte-parole du candidat Macky Sall, qui s'était déplacé à Paris, dans l'entre-deux-tours, pour animer une conférence sur « la construction d'un Sénégal nouveau », organisé par Diaspo-Sen. L'actuel secrétaire général du gouvernement avait également évoqué la possibilité d'une prise en charge de l'Etat sous Macky Sall d'un pourcentage sur les frais de rapatriement de corps de tout Sénégalais décédé à l'étranger, comme c'est le cas au Maroc, en Tunisie et en Algérie.
Dans cette unanimité de satisfaction et de projection sur le court et long termes, l'avis de Meissa Touré sonne comme une voix discordante. Le commissaire politique du Pds France salue la mesure de ramener de cinq à huit ans l'âge des véhicules importés au Sénégal, mais note « qu'elle est différente de la promesse de campagne du candidat de Benno Bokk Yaakaar. Macky Sall évoquait une abrogation pure et simple du décret sur l'âge des véhicules ».
Lesoleil.sn