Le monde traverse, depuis quelques mois, une crise financière qui, des Etats-Unis à l’Europe, en passant par le contient africain au sud et au nord du Sahara, le Proche et Moyen Orient, l’Asie…, inquiète plus d’un observateur attentif. Comme à leur habitude dans de pareilles circonstances, quarante quatre dirigeants politiques de l’Afrique subsaharienne se sont donnés rendez –vous hier, le 11 octobre 2008, aux Nations unis pour exprimer leurs inquiétudes, rappeler aux responsables politiques des pays riches de ne pas les oublier, de leur apporter leur aide dans une conjoncture économique troublante qui risquerait de frapper l’Afrique de plein fouet.
Encore une fois, hélas, nos dirigeants font honte à leurs citoyennes et citoyens. Aujourd’hui, le continent africain et les Africains, au sud et au nord du Sahara, sont à la fois victimes du déséquilibre dans les termes des échanges entre les pays du Nord, égoïstes, et l’incompétence, la corruption et le laxisme de leurs dirigeants.
Il serait presque ici un truisme que de rappeler que l’Afrique est, depuis les indépendances il y a près d’un demi siècle, malade de ses dirigeants irresponsables qui, à chaque fois qu’une occasion de ce genre se présente, n’hésiteront pas à quémander auprès d’une communauté internationale hypocrite, à un Occident arrogant et individualiste au nom de leurs peuples.
Cependant, nous savons que les peuples africains au nom desquels les aides sont sollicitées n’en bénéficient pas ; que ces aides « tombent » toujours dans de « paradis fiscaux » en Europe. Ce qui, il est vari, nous renvoie à la case de départ : l’argent retourne d’où il est venu au grand profit des dirigeants africains corrompus et de leurs complices occidentaux.
Le contient africain ne pourra jamais sortir de sa situation de sous développement tant qu’il n’aura pas au préalable régler ce problème. Aujourd’hui, dans ce contient qui ne manque pas des ressources naturelles et humaines, un réel programme de responsabilisation des responsables politiques doit être mis en place. Quand dans un continent ceux qui dirigent non pas de réel pouvoir, ne sont que des valets des puissances étrangères au détriment de leurs propres citoyens, aucune solution permettant d’envisager un développement au court, moyen ou long terme ne saurait être à l’ordre du jour.
Les peuples africains doivent, à un moment donné de leur histoire, s’arrêter, s’interroger et oser s’opposer à la lâcheté de leurs dirigeants.
SOUMARE Zakaria Demba