Lors de ces incidents, dus à des «casseurs» sans lien avec la manifestation, ont souligné ses organisateurs, cinq voitures ont été incendiées, les vitrines de plusieurs commerces brisées, des véhicules et des mobiliers urbains endommagés à Vichy et à Cusset (banlieue de Vichy), a poursuivi la préfecture. Les incidents ont entraîné des tirs de gaz lacrymogène par des CRS en faction. Une trentaine de personnes ont été interpellées.
Dès le début du défilé, vers 18 heures, des manifestants de la mouvance anarchiste avaient jeté des projectiles vers les policiers, qui ont réagi en tirant des cartouches de gaz lacrymogènes. La manifestation a ensuite repris par une autre rue. Le cortège qui se voulait pacifique a rassemblé au total deux milliers de personnes. La banderole de tête, qui indiquait «Collectif pour une Europe des droits de l'Homme», était portée par un représentant de chacune des organisations appelant à la manifestation (Attac, Solidaires, FSU, RESF, LCR, PCF, CGT, PS et Verts), dont Cécile Duflot, secrétaire national des Verts, et Francis Wurtz, député européen communiste. Dans le cortège étaient présents des enfants de déportés rassemblés sous la banderole de l'Union des Juifs Français pour la Paix (UJFP), indiquant «Non à l'Europe forteresse, non à la criminalisation des sans-papiers...oui, cette politique nous rappelle Vichy». Un peu avant le début du cortège, une poignée de manifestants déguisés en prisonniers de camps de la Seconde Guerre mondiale avaient été interpellés. Le but affiché de ce groupuscule altermondialiste: «faire l'amalgame» entre la période vichyste et l'époque actuelle. Ils ont ensuite été relâchés. Dans une certaine confusion, due à l'intervention des casseurs, le cortège s'est dispersé vers 19h30. À Paris, une trentaine de personnes se sont également rassemblées pour protester contre la conférence de Vichy.
L'organisation dans la ville de l'Allier de la troisième conférence ministérielle européenne sur l'intégration, qui intervient après la récente adoption du Pacte européen sur l'immigration et l'asile, avait suscité la polémique. Certains y voyaient une provocation des autorités françaises eut égard au passé de la ville, siège de l'État français entre 1940 et 1944. Brice Hortefeux, conseiller régional d'Auvergne, et ministre français de l'Immigration et de l'Identité nationale, estimait lui nécessaire de «mettre fin à l'ostracisme» qui pèse sur Vichy.
Source: Le Figaro