Pour intéresser les élèves à la lecture et à l’écriture, l’Académie de Tambacounda a initié un atelier de formation ouvert à l’intention des professeurs de français sur l’initiation au rap poétique.
Le mouvement hip hop, fort de son langage dans une forme musicale qu’est le rap, est en train d’être utilisé dans le cadre d’une pédagogie innovante qui permet d’intéresser les élèves à la lecture et à l’écriture. C’est pourquoi, selon Tidiane Ndiaye, initiateur du projet qui a tenté l’expérience depuis 1996 avec la production d’un dossier pédagogique du rap dans le programme de français au Lycée Ibou Diallo à Kolda, il s’agit d’inviter dans l’enseignement du français le rap comme stratégie de mise en œuvre pour que les élèves adhèrent au projet d’école, d’enseignement.
Ce projet est né du constat amer que les élèves lisent et écrivent peu. Tidiane Ndiaye a mis en exergue les activités qui seront menées au courant de l’année avec la sortie du Cd par les élèves qui vont écrire, enregistrer le Cd du rap poétique en français, un manuel destiné aux enseignants et élèves qui comporte des éléments comme comment enseigner le rap dans les classes de français, a-t-il dit.
Rap poétique
Selon lui, le même exercice se fait en France avec un artiste du nom de Passy.Briser les écarts, les distances et permettre d’éclairer, créditer, c’est l’avis de l’artiste Malal Talla dit « Fou malade » qui a déclaré être là en tant que « témoin éclaireur » afin de permettre aux professeurs de connaître les contours du rap.
Le consultant a déclaré que sa présence se justifie, car les pédagogues ont une compréhension superficielle du rap qu’ils qualifient de littérature, de poésie pour le combat et la survie de l’humanité. « Il est donc question de le rendre plus accessible », a soutenu Malal Talla. La jonction entre le rap et la littérature est toute trouvée avec les courants littéraires comme le romantisme, le naturalisme le surréalisme que les rappeurs affectionnent dans les envolées philosophiques, les noms de groupes, les rimes, les apostrophes, les concepts qui leur ont permis d’utiliser plus d’encre que les autres musiciens, dira Malal.
Après Dakar, Kolda, St-Louis, Ziguinchor et Tambacounda, la délégation composée, entre autres, de Tidiane Ndiaye, initiateur du projet et conseiller pédagogique itinérant de français à Kolda, Véronique Pétetin, experte en éducation au ministère de l’Education, Mamadou Dramé, chercheur à l’Ucad, l’artiste Malal Talla et Serigne Sèye ayant soutenu un mémoire sur le rap, la trentaine de professeurs de français, selon Véronique Pétetin, bénéficiera d’outils pédagogiques pour soutenir la qualité des enseignements apprentissages.
Elle s’est félicitée de la participation des professeurs dont les préoccupations ont porté sur le rapport entre le rap et le texte littéraire, les obscénités, le port vestimentaire des élèves, entre autres.
Pape Demba SIDIBE
Source : (le Soleil)