Donner un visage plus positif de l’immigration. Tel est le credo de l’Association des ressortissants de Bakel en France (Arbf) qui projette la construction à Bakel d’un complexe hôtelier et d’un centre de formation professionnelle. Dans un souci d’efficacité, cette association veut professionnaliser son mode de fonctionnement en établissant des partenariats avec les autorités officielles locales.
« Agir sur place et au pays ». C’est la mission que s’est donnée l’Association des ressortissants de Bakel en France (Arbf) qui intervient essentiellement dans l’envoi de médicaments, de matériels médicaux ou encore la construction de centres de santé et de mosquées. « Dans notre approche, nous venons en aide à nos compatriotes qui viennent de débarquer en France, en leur fournissant un appui pour l’hébergement et la facilitation de leur intégration, entre autres », nous a confié au cours d’un entretien Djibril Traoré, président de l’Arbf.
Dans un souci d’efficacité, « nous avons voulu professionnaliser notre mode de fonctionnement en établissant des partenariats avec les autorités officielles, notamment avec la mairie de Bakel qui nous octroyé un terrain de deux hectares pour le centre de formation et une parcelle de trois hectares pour ce qui est du réceptif hôtelier », explique Doudou Konaté, responsable du projet. « Tout est parti du constat de l’absence de réceptif hôtelier dans la zone », poursuit-il, expliquant que, s’il y a des hôtes à Bakel, ils sont obligés de parcourir plusieurs kilomètres avant de trouver un hôtel. Dans la perspective d’un retour au pays de nos enfants, « il devient indispensable de faire évoluer le type d’habitat en remettant en question nos modes de logement par rapport à ce que nos enfants vivent en France », poursuit M. Konaté.
Et pour faire comprendre à leurs compatriotes que l’émigration n’est pas forcément la clé de réussite, « le centre de formation professionnelle aidera à répondre aux besoins en formation de nos jeunes », souligne le responsable du projet. En termes d’opportunités, l’établissement offrira des filières aussi diversifiées que la construction métallique, la menuiserie-bois, le bâtiment et les travaux publics, le froid-climatisation, ou encore l’agriculture et l’élevage.
« Nous nous inscrivons résolument dans la perspective d’un retour au pays et participons pleinement au développement local », dit Doudou Konaté. Le centre de formation professionnelle aura une vocation régionale, avec une ouverture sur les pays frontaliers du département de Bakel (Mali, Guinée, Mauritanie).
EL HADJI MASSIGA FAYE
Source : Le Soleil