Mme Cissé Oumou Ahmar Traoré et Barou Kanouté figureront parmi la vingtaine d’auteurs en signature dans les librairies partenaires de l’événement les 17, 18 et 19 janvier.
Mme CISSÉ OUMOU AHMAR TRAORÉ : "MAMOU, ÉPOUSE ET MÈRE D'ÉMIGRÉS"
Brève présentation
Originaire de Kébane Soninké, dans le cercle de Nara, Oumou Ahmar Traoré a fait des études de droit à l’ENA d’Alger et de journalisme à l’Institut international de journalisme de Berlin. Recrutée par la Coopérative d’édition et de diffusion Jamana, elle devient rédactrice en chef de Grin-Grin, le magazine des jeunes et membre du comité de rédaction des Échos.
De la France où elle vécut de 1996 à 2002, elle revient avec un DEA décroché à Paris VIII, au département des Études féminines. Durant ce séjour, Oumou Ahmar Traoré travaille à Cauris édition sur les Paris des Africains. Sur offre de l’ex-Première dame du Mali, Mme Adam Ba Konaré, Oumou Ahmar Traoré fut la correspondante de presse du magazine Faro. Depuis 2005, elle est Chargée de mission au ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille où elle s’occupe essentiellement de la communication.
Oumou Ahmar Traoré est fascinée par la rédaction et la lecture depuis l’école primaire. Plus tard au lycée, elle s’inscrit en section lettres. Elle rédige son premier article "La femme et l’adoption", dans les colonnes de la revue littéraire Tabalé du lycée de Jeunes Filles.
En classe, elle avait le sourire aux lèvres seulement quand il s’agissait des matières littéraires. Son père, chef d’arrondissement, avait un goût très prononcé pour la rédaction et la lecture, et la jeune Oumou se délectait de ses ouvrages et de ses discours. Aujourd’hui encore, elle reste très friande de lecture et d’écriture même si le temps semble lui manquer.
Selon Oumou Ahmar, le temps est le meilleur ennemi de la femme. La féministe Françoise Quoquery Vidrovich disait en substance dans son livre "Les Africaines", que les Africaines ont toujours manqué de temps pour elles-mêmes au point d’être un peu partout oubliées.
Qu’elle soit femme au foyer ou femme travailleuse, la femme a rarement du temps pour elle. Elle doit donner le meilleur d’elle-même aussi bien à la maison qu’au travail. Dans la société malienne, il appartient aux femmes de raffermir les liens sociaux par les tontines, la vie associative et autre forme de regroupement. Aucune femme n’échappe à cette règle. Pour faire une production intellectuelle, il faut obligatoirement du temps. L’écriture ne peut pas se faire à la sauvette, elle demande de la sérénité et de la disponibilité. La femme peut-elle s’isoler pour écrire ? Peut-elle se couper du milieu familial et professionnel pour être avec sa plume ? Voilà toute la question, dira Oumou Ahmar Traoré.
L’édition aussi constitue un sérieux frein à l’émergence des femmes en écriture. L’édition a un coût et rares sont les éditeurs qui prennent le risque de mettre de l’argent dans la publication d’un manuscrit dont le succès n’est pas garanti dans un milieu peu favorable au livre et à la lecture.
Ce que Oumou Ahmar pense de La Rentrée littéraire ?
L’institution d’une rentrée littéraire, c’est ce qui pouvait arriver de mieux aux auteurs(es) et à la culture malienne. C’est un vide qui vient d’être comblé. La Rentrée permettra non seulement de favoriser l’émergence de personnes nouvellement venues dans le cercle de l’écriture mais aussi d’offrir une tribune à celles qui sont confirmées. C’est un carrefour, un point de jonction qui vient d’être créé entre les hommes et les femmes de lettres du Mali et d’ailleurs.
BAROU KANOUTÉ : "LE THÉÂTRE MALIEN DE 1916 À 1976" (TOME 1)
Brève présentation
L’homme a porté et continue à porter de multiples casquettes. Auteur dramaturge, poète et romancier, professeur de lettres, critique littéraire, homme politique, député à l’Assemblée Nationale du Mali.
Quand on rencontre Barou, il se dégage de l’homme une double impression de sobriété et d’énergie maîtrisée. Il a le propos sûr, précis mais il est capable l’instant d’après de débouler avec passion et d’enflammer un débat.
Ce qui fait plaisir chez cet homme c’est que son itinéraire prouve éloquemment qu’on peut être homme d’action, homme public et homme d’écriture à la fois. Disant cela, je regarde en direction de tous ceux pour qui il existerait un antagonisme…
L’œuvre
Le théâtre malien de 1916 à 1976 est un essai, sans doute le plus important et le plus documenté publié à ce jour sur le sujet. L’ouvrage couvre une période relativement importante. Il remonte en fait jusqu’à la période précoloniale puisqu’il analyse le kotéba dans ses fonctions artistiques et sociales.
L’ouvrage de Barou est un travail de mémoire puisqu’il nous plonge au cœur des préoccupations politiques qui ont guidé la plume des auteurs. Il est intéressant de redécouvrir les thèmes (pesanteurs sociales et politiques, reconversion des mentalités) qui étaient à l’ordre du jour en 1966 et 1967, en pleine révolution, années de fin de régime où Nahawa (Sikasso) préfigurait les grandes tempêtes politiques avec sa chanson San min finné.
L’auteur nous fait visiter quelques thèmes (polygamie, infanticide, corruption, réflexion sur le pouvoir) des biennales de 1970 à 1974. Le drapeau noir au sud du berceau, emblématique pièce de théâtre anti-apartheid présentée par la jeunesse de Gao en 1974 est évoquée dans ce petit voyage au cœur de la littérature théâtrale. La notion de théâtre littéraire que Barou emploie vient nous rappeler en effet qu’un inventaire de la littérature malienne n’est pas possible sans cette production des dramaturges.
Et comme c’est mon petit sinankoun, je lui ai arraché deux confidences : le tome 2 de ce vaste travail sera édité avant la biennale prochaine à Kayes ; en cours d’année Barou publiera un essai politique intitulé : La démocratie consensuelle, pertinence d’un paradigme controversé.
Ce que Barou Kanouté pense de La Rentrée littéraire ?
La Rentrée littéraire projetée est une très bonne initiative. Le renouveau des lettres maliennes passe par ce type d’initiative. Pour ma part je soutiens activement et l’initiative et les promoteurs. J’invite les élèves et étudiants et le grand public à participer aux manifestations.
Ismaïla S. TRAORE
et la Section presse du Comité d’organisation de la Rentrée
LA RENTRÉE LITTÉRAIRE - Première édition
Les 17, 18, 19 janvier 2008 à Bamako
Auteurs en signature dans les librairies, débats et rencontres, conférences, table-ronde, lectures, remise des Prix littéraires.
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Source : ESSOR.GOV.ml