Avec cette précision que le rapport du Bureau Politique a examiné, pour chacune des options possibles, les avantages et les contraintes majeures.
Y aller sans diluer l’identité du parti
En effet, le Bureau Politique « recommande fortement au 6° congrès ordinaire de la LD/MPT d’aller vers la mise en place d’un nouveau parti unifié de justice sociale, de progrès et de gouvernance démocratique ». Et que « cette nouvelle organisation devrait s’ouvrir à un large spectre d’acteurs politiques. La LD/MPT devrait y aller avec ses meilleurs atouts. Autrement dit, il importe de ne pas trop diluer l’identité du parti dans une nouvelle organisation où certaines de nos valeurs de références fortes ne pourraient être prises en compte »
Impliquer la coalition « Jubbanti Sénégal
Pour espérer contribuer de manière significative à l’émergence d’une nouvelle entité politique crédible et mobilisatrice, avance la même source, « il est nécessaire de mettre en avant nos meilleurs atouts à savoir nos valeurs et nos ressources humaines. Dans ce sens, il faut d’ores et déjà impliquer la coalition « Jubbanti Sénégal » dans cette nouvelle dynamique ». Et nécessité s’impose pour le parti d’afficher sa ferme volonté « d’aller vers cette unité mais aussi ledit dit projet tant à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays », renseigne le communiqué.
L’alternance n’a pas répondu aux attentes
Par ailleurs, analysant le contexte actuel et ses principales caractéristiques, le rapport du Bureau Politique au 6° congrès rappelle que « le régime de l’alternance installé à l’issue de l’élection présidentielle de 2000, porteur d’immenses espoirs, n’a pas répondu aux attentes des Sénégalais ». Il a plutôt enfoncé, dit-il, le pays dans une crise multiforme et profonde qui s’aggrave chaque jour davantage. « La conséquence du coût exorbitant de la vie et de la paupérisation croissante est un mécontentement généralisé de la population, mais ce mécontentement n’est pas encadré ni par les partis politiques ni par les syndicats », souligne le communiqué.
Le Fss : l’alternative
Et face au pouvoir traversé par une crise interne grave, les partis regroupés dans le Front Siggil Sénégal constituent une alternative crédible au régime d’Abdoulaye WADE, fait remarquer la source. « Malgré ses succès, le Front Siggil Sénégal connaît des faiblesses inhérentes à tout cadre d’unité d’action. C’est pourquoi, il faut agir et vite pour susciter une nouvelle dynamique autour de l’idée d’un large rassemblement capable de faire face au régime et de conquérir le pouvoir. Cette tâche est d’autant plus urgente que tous les analystes s’accordent sur le fait qu’il serait de plus en plus difficile qu’un seul parti remporte des élections libres et transparentes », lit-on dans le communiqué.
S’inspirer des expériences d’alliances victorieuses
Pour les camarades du Pr Abdoulaye Bathily, cette dynamique unitaire à créer peut s’inspirer des expériences d’alliances victorieuses réalisées ces dernières années notamment en Afrique et en Amérique Latine. A travers le monde, les expériences réussies doivent leurs succès à des stratégies bien élaborées et une tactique politique affinée, disent-ils. Mais « ces alliances victorieuses se sont retrouvées sur la base des valeurs de justice sociale, de progrès, de démocratie citoyenne pour un Etat de droit, la promotion d’une gouvernance politique, économique, socioculturelle apte à faire bénéficier de manière équitable à tous les acteurs et agents de la vie socio économique des profits de leurs contributions diverses à l’effort de développement national ».
Nécessité de compromis politiques dynamiques
Le Bureau politique est convaincu que les mécanismes et processus de mise en place de ces alliances ou coalitions n’ont pu aboutir sans des compromis politiques dynamiques. « Autrement dit, l’accent a été mis sur les facteurs et éléments de convergence en lieu et place des nécessaires divergences entre forces issues d’un large spectre politique », renseigne le communiqué. Et d’ajouter : « Sans doute, il ne s’agit pas d’adopter des schémas qui ont fait leurs preuves, ailleurs, dans des conditions spécifiques qui ne sont pas nécessairement celles qui prévalent au Sénégal. Mais, il reste entendu que les partis politiques de l’opposition sénégalaise peuvent apprendre de ces expériences pour améliorer leurs stratégie et tactique des alliances ».
Bacary Domingo MANE, Sud Quotidien