Le nouvel ambassadeur de la culture Soninké, Djiby Dramé, a, au cours de l’élection Miss zone sud Tambacounda Kolda, montré qu’il était un " fama djéli ", roi griot, griot des rois .
Pour connaître l’aura de Djiby Dramé, il faut interroger la culture mandingue et faire un voyage au Mali afin d’interroger l’histoire de Bansoumana Cissokho. Cet homme, descendant de Balla Fasséké, le maître des maîtres, qui avait osé s’introduire dans l’antre des pouvoirs du roi Soumangourou Kanté, pour jouer le " conting " ou guitare africaine, reste vivace dans la culture manding. Bansoumana Cissokho est né aveugle et s’est forgé une notoriété de prédicateur. N’est-ce pas lui qui avait en son temps chanté l’arrivée et le départ de Modibo Keita, le règne de Moussa Traoré dans des chants qui étaient devenus l’hymne des populations du Mali.
Bansoumana Cissokho avait aussi le pouvoir de laisser son instrument dans sa chambre jouer seul alors qu’il entonnait une chanson au dehors. Le père de Djiby Dramé Dembo est l’élève de ce maître incontestable. Revenu dans son Bakel natal, Dembo, le père de Djiby, n’avait pas d’égal avec son conting. Il est incontestablement le patron de sa génération et la virtuose de la chanson soninké, dans cette sous région qui reste incluse dans le grand royaume mandingue.
Venu à Tambacounda pour un play back avec les morceaux fétiches de son premier album, il a vite choisi de se faire accompagner par son oncle, El hadj, à la kora et un Ouolof autochtone Mamour Mbengue qui sortait des notes de djimbé de son sabar. Très attendu dans cette partie orientale, Djiby Dramé s’est empressé de répondre à l’invitation de la Présidente d’honneur de Miss Tambacounda, Awa Ndour Niane. Devant un public acquis à sa cause, Djiby a fait parler son cœur en se remettant à Dieu. De par ses origines de la région de Tambacounda, il défend mordicus son appartenance à la culture soninké. A Tambacounda, un jeune peut passer facilement dans les quatre langues du terroir. C’est pourquoi, Djiby Dramé est à l’aise dans les langues Ouolof, Mandingue, Pulaar et Soninké. Son adresse à la population tourne autour de l’unité des cœurs pour voir enfin l’envol économique de la région de Tambacounda. Son père Dembo et sa mère Sira qu’il a remercié sont aussi la clé de son succès qu’il attribue à son royaume d’enfance. L’école Pont devenue Bounama Diallo qui l’a vu grandir n’a pas orienté son avenir vers les études c’est pourquoi, très vite, il a choisi de chanter et la région de Tambacounda est fière de son fils.
Pour le sacre de Miss Tambacounda, Marie Estèle Sagna qui était retenue à Kédougou, a gagné le trophée devant Binta Diallo et Ramatoulaye Baldé pour la zone sud n’a malheureusement pas fait le déplacement. C’était en présence de Habib Léon Ndiaye, l’adjoint administratif du Gouverneur, de Chérif Oualide Mbodje, le Commandant de la zone militaire EST et Mme Niane, la présidente d’honneur de miss Sud Est. Cette dernière a remercié toutes les autorités et n’a pas manqué de souhaiter à sa région de Tambacounda de s’imposer au plan national.
PAPE DEMBA SIDIBE, Le Soleil