La commune de Diawara a vécu un début de semaine très agité. Un bref rappel des faits. L'APE ( Association des parents d'Eleves ) et le COREDIA ( Comité de Rénovation de DIAWARA ) avaient rélévé une malversation financière de 15838000 FCFA orchestrée par le principal du collège Monsieur Moussa Ciré BALDE avec la complicité du surveillant Cheikhna DIAGANA et le professeur de Mathématiques Mamadou SOW. Un détournement de fonds sans précédent que les populations Diawaroises voulaient à tout prix élucider, quitte à bloquer les locaux de l'établissement. Ils avaient également demandé le départ immédiat des bandits au col blanc. Des élèves, manipulés par les professeurs et le principal se sont laissés aller à une véritable intifada en saccageant les locaux du COREDIA, bailleur de fonds de la commune. Les parents réussirent néanmoins à calmer les élèves en mettant en lumière la concussion du chef de leur établissement. La ville de Diawara était une véritable poudrière. Les autorités administratives du département de Bakel avaient toutes fait le déplacement le Lundi 21/03/2011 pour s'encquerir du scandale qui couvait dans cette commune phare du département. Après avoir réussi à calmer les esprits le Lundi, ils ont dépêché le 24/03/2011 une importante délégation composée de l'inspecteur de vie sociale Malal CAMARA, Monsieur Cheikh GAYE, représentant de l'inspection départementale de Bakel et Aliou SALL, Secrétaire Général de la fédération des parents d'Elèves du département de Bakel entre autres. Leur mission s'inscrivait dans le désamorcement de la " bombe sociale " du collège de DIAWARA.
Cette délégation était surtout là pour rétablir le dialogue et jouer la médiation entre les différentes parties : Le principal, le corps professoral, les élèves, les associations APE-COREDIA. Tour à tour, les différentes parties ont toutes été entendues. Malgré sa mission de médiateur, l'Inspecteur de vie Sociale n'a pas manqué de rappeler les règles de la bonne gouvernance et de gestion des finances publiques. Il a également rappelé le rôle du Conseil de Gestion. Le Ministre de l'éducation a publié une circulaire pour rappeler aux chefs d'établissement, l'obligation de mettre en place un Comité de Gestion d'Etablissement conformément aux dispositions du décret 2000-337. Ensuit, il revient au CGE de déterminer le montant des frais d'inscription en tenant compte des réalités socio-économiques.
Toutefois ce montant doit être compris entre 3 000 et 10 000 F. Cette organe comprend les délégués des éleves, des professeurs, des parents, du gestionnaire et du principal.. Chaque établissement doit disposer d'un compte courant bancaire ou postal mouvementé par les signatures du Président du CGE (qui ne peut pas être un personnel enseignant ou de direction) et de l'intendant ou du gestionnaire.
Lors de la rencontre avec les associations des parents d'élèves et du COREDIA, les populations ont rappelé toutes les irrégularités comptables qui prévalaient depuis 2009. Des agissements peu catholiques qui ont été remontés aux responsables académiques du département sans qu'aucune mesure ne soit prise. Elles ont également rappelé que ce collège est le fruit de la sueur des émigrés par le biais de l'association COREDIA ( Comité de Rénovation de DIAWARA ), structure qui polarise tous les émigrés Diawarankés. L'Etat n'a jamais rien fait pour eux depuis mathusalem. Cette malversation financière tonne comme un anéantissement de leurs efforts collectifs. Les émigrés ne peuvent trimer pour le progrès social pour que d'autres personnes fût-ce le président de la république, viennent se remplir les poches dans une totale impunité. Ils ont réaffirmé purement et simplement le départ du principal Moussa BALDE et de ses complices Cheikhna DIAGANA et Mamadou SOW.
Après leurs plaintes, Monsieur CAMARA a clairement confirmé les nombreuses irrégularités comptables. Sa mission d'audit a revélé plusieurs manquements dans la gestion financière du principal. Les actes d'accusation sont réelles. Néanmoins, l'APE et le COREDIA ont été priés d'abandonner leurs poursuites pour laisser les autorités compétentes élucider cette nébuleuse malversation financière. Monsieur CAMARA a pris l'engagement de faire toute la lumière sur cette affaire. Tous les dysfonctionnements ont été notés et seront communiqués à qui de droit et les sanctions prévues appliquées. Dans l'immédiat, son rôle consistait surtout à aplanir les differends et installer le dialogue social rompu entre la population, le principal, les élèves et le corps professoral. Il fallait à tout prix désamorcer cette "bombe sociale" pour ne pas hypothéquer l'année scolaire qui tire sa révérence dans deux mois.
Après les différentes auditions, toutes les parties ont été conviées à une rencontre commune au collège vers dix sept Heures. Dés l'entame, Monsieur CAMARA a pris la parole pour magnifier la maturité de la population de Diawara qui a répondue massivement à son invitation. Les élèves Mariama FADIGA et Abdourahmane KOÏTA ont reconnu leurs torts et ont présenté leurs excuses aux parents d'élèves et à toute la population après les dégâts causés par leur mouvement d'humeur. Des excuses totalement acceptées par leurs tuteurs légaux. Place à Cheikhna Hamala DIAGANA, surveillant de l'école et cité comme complice de Monsieur le Principal BALDE. Il a reconnu avoir co-signé mais ne savait pas que ce privilège lui était réellement interdit. Il a néanmoins déploré que son nom soit cité sur le net.
Monsieur Thiam et Monsieur Diaby ont également pris la parole au nom du corps professoral pour expliquer leur réaction regrettable. " Nous nous sentions menacés dans cette affaire quand nous avions appris le probable blocus sur notre lieu de travail " disent-ils ! Ils veulent désormais oublier cette affaire et se tourner vers l'avenir afin de placer le collège de Diawara dans le peleton de tête des établissements scolaires de la régon. Selon eux, personne ne sort gagnant de ce combat.
Prenant la parole, Monsieur Siabou KOITA, président du COREDIA FRANCE actuellement en vacances à Diawara, a rappelé les objectifs de son association et les réalisations de celle-ci dans cette ville. Il a également magnifié le travail des professeurs au quotidien. " Diawara n'a aucun problème avec les professeurs mais seulement avec le principal et ses complices pour leur gestion financière opaque. Les populations ne demandent qu'une gestion saine et transparente. " dit-il ! Le vice président a aussi abondé dans le même sens et a demandé un calendrier de rencontre entre professeurs et les parents d'élèves. L'accusé, Monsieur le principal BALDE a pris la parole pour dire qu'il ne peut entrer en conflit avec ses tuteurs Diawarankés, ceux même qui l'ont accueilli et adopté en ne ménageant aucun effort pour son intégration. Il met cette regrettable affaire sur le compte de Satan. Il répondra aux chefs d'accusation au moment venu et a demandé pardon pour le climat social tendu qu'il a engendré. Il compte désormais s'atteler à sa véritable mission pour avoir de bons résultats aux examens. Toutefois, l'APE et le COREDIA se donnent deux mois pour la satisfaction de leurs doléances et le paiement des sommes dues. M. Malal CAMARA leur a donné toutes les assurances et s'attèle désormais à la résolution complète de ce scandale social financier.
Rappelons que le collège de DIAWARA compte 815 élèves dont 335 filles et 23 professeurs dont une femme. Il accueille les collégiens du goye inférieur, de Tuabou à Gandé. L'Etat a commencé la construction d'un nouveau collège depuis 2008. A ce jour, les travaux sont suspendus et personne ne peut dire quand Diawara bénéficiera de son deuxième collège.
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