Pour la seule année 2010, l’Agence française de développement a mis à la disposition de notre pays environ 71 milliards Fcfa : 44 milliards en appui aux programmes et projets et 27 milliards en appui budgétaire global.
Le Mali fait partie des 14 pays de concentration de l’aide au développement de la France. Ces sept dernières années, il a bénéficié d’un financement de plus de 200 milliards Fcfa, soit près de 28 milliards de Fcfa en moyenne chaque année, à travers l’Agence française de développement (AFD). Pour la seule année 2010, l’AFD a mis à la disposition de notre pays environ 71 milliards Fcfa, dont 44 milliards en appui aux programmes et projets et 27 milliards Fcfa en appui budgétaire global (ABG). Ces appuis de l’AFD ont permis de financer différents domaines prioritaires de développement, notamment la santé, l’éducation, la gouvernance, etc. Ce bilan a été établi par le directeur de l’AFD dans notre pays, Hervé Bougault, qui animait, mercredi, un point de presse dans les locaux de DFA-Communication à l’ACI 2000. Cette rencontre s’est déroulée en présence de l’ambassadeur de France, Michel Reveyrand-De Menthon, et du chef des services de coopération et d’actions culturelles à l’ambassade de France, Thierry Vielle.
Elle constitue une tribune, un espace idéal pour juger de l’impact des actions de développement menées au Mali par l’AFD, a expliqué Hervé Bougault. Le directeur de l’AFD en avait besoin pour contrer des rumeurs qui font état dans la presse d’une diminution de l’appui de la France, à travers l’AFD, dans les années à venir. Des allégations contre lesquelles le directeur de l’AFD s’inscrit en faux.
Au contraire, dira-t-il, les relations de coopération de l’AFD avec ces partenaires en général, et particulièrement le Mali, devront s’intensifier pour atteindre un niveau optimum. Concrètement à quels montants notre pays doit-il s’attendre ? "Nous ne pouvons pas dire exactement combien nous mettrons à la disposition du Mali. Le mécanisme de l’aide publique au développement ne se prête pas à ce jeu. Nous évoluons avec de l’argent public, mais aussi des capitaux privés que nous faisons mobiliser sur les places boursières", a répondu Hervé Bougault.
TROIS FACTEURS ESSENTIELS. Les financements de l’AFD sont de deux types : les prêts souverains octroyés aux États et les prêts non souverains au bénéfice des particuliers. Elle assure également la garantie des prêts bancaires. Ce mécanisme permet à l’Agence de réaliser des profits. L’AFD ne se substitue-t-elle pas aux structures financières classiques que sont les banques et autres structures financières ? Absolument pas, répond Hervé Bougault. Le conférencier soutient que l’AFD ne vient pas en concurrent, mais plutôt en complément aux systèmes financiers traditionnels.
Et l’ambassadeur de France, Michel Reveyrand-De Menthon, de préciser : "L’objectif de l’AFD n’est pas de dégager des profits pour des actionnaires de quelque nature que ce soit. L’État français est le seul actionnaire de l’Agence. Le reversement des profits dont on parle est juste un critère de gestion de l’argent public. Pour preuve, les bénéfices dégagés par l’Agence étaient jadis reversés sur fonds propres pour augmenter le volume d’aide publique au développement. Ces dernières années, ces ressources sont versées au trésor public français". Hervé Bougault, s’est félicité de la conformité des financements avec les politiques de développement de notre pays. L’AFD concentre ses appuis sur trois facteurs essentiels : le capital humain (à travers la scolarisation, la formation professionnelle) ; le développement du capital productif (les investissements publics et privés) et enfin la productivité globale des facteurs (la gouvernance, l’environnement des affaires, les infrastructures, etc.). Cette caractéristique fait de l’AFD un partenaire complet en matière de développement humain durable, a ajouté son directeur.
Le développement, note-t-il, demeure un défi majeur aux pays au sud du Sahara à cause de plusieurs facteurs endogènes : urbanisation et démographie galopantes, scolarisation, manque de structures d’accueil et d’équipements sociaux de base, etc. Mais ces indicateurs ne sont rien à côté des richesses naturelles dont regorge l’Afrique, juge Hervé Bougault. Le chef des services de coopération et d’actions culturelles, Thierry Vielle, a axé son intervention sur les programmes pluriannuels financés sur le Fonds de solidarité prioritaires (FSP) dans le cadre de conventions de financement avec les autorités maliennes. La modernisation de l’enseignement supérieur à travers l’Université de Bamako pour un montant de 1,3 milliard Fcfa sur trois ans ; l’appui au renforcement de la langue française au Mali 590 millions de Fcfa ; l’appui à la jeunesse (1,3 milliard de Fcfa) sont entre autres secteurs prioritaires soutenus par la France dans notre pays, a souligné, Thierry Vielle, avant d’annoncer que l’accent sera mis cette année sur la promotion de la femme en matière de développement humain durable.
Lassine Diarra, Quotidien L'ESSOR