Les infrastructures ont été réalisées avec l'apport des ressortissants des localités bénéficiaires, installés en France.
Le développement des technologies de l'information et de la communication n'est pas forcement une mauvaise chose pour les postes. Au contraire, en révolutionnant la télécommunication, ces technologies offrent beaucoup d'opportunités à celles-ci.
C'est vrai que dans la foulée de la baisse du trafic des lettres au profit du courrier électronique, la multiplication des agences de transfert d'argent et la démocratisation du téléphone ont négativement joué sur les moyens d'exploitation des postes.
C'est pour faire face à ces nouveaux défis que les pouvoirs publics ont initié des reformes dans le secteur en intégrant les nouvelles technologies de l'information et de la communication dans les services des postes. La création de nouveaux bureaux des postes à Kersignané et Tafacirga (Région de Kayes) rentrent dans ce cadre.
Les infrastructures ont été inaugurées en fin de semaine dernière par le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo qui était accompagnée pour la circonstance du gouverneur de la Région de Kayes, Mamadou Adama Diallo.
Le bureau de poste de Kersignané, un village soninké situé à 200 km de la ville de Kayes à proximité de la frontière avec la Mauritanie, a été le premier bureau inauguré par le ministre qui a été chaleureusement accueilli par la population de la commune de Kirané-Kagnaga et les voisins de la Mauritanie.
LE PARCOURS DU COMBATTANT: L'implantation de ce bureau de poste répond à un souci longtemps exprimé par les habitants. En effet, de part sa position géographique, Kersignané d'où sont ressortissants beaucoup d'émigrés est très enclavée. Ici, il n'existe pas de routes dignes de ce nom. Pendant l'hivernage, la zone est quasiment coupée du reste du pays.
Cette situation rendait évidemment difficile l'acheminement des mandats et des pensions de retraite des ressortissants du village. "Avant, il fallait se rendre à Kayes ou à Bamako pour recevoir son mandat ou sa pension", confie un Aîné. Et d'expliciter : "C'était le parcours du combattant pour recevoir sa pension. Quand vous partez chercher votre pension de 50 000 Fcfa à Kayes, vous revenez avec moins de 40 000 F cfa."
Fini désormais ce souci. Grâce aux ressortissants de la localité installés en France et regroupés au sein de l'Association jeunesse de Kersignané et à l'Office national des postes. L'association créée en 1995 regroupe plus de 200 personnes.
Le bâtiment qui abrite le bureau de poste comprend une salle d'attente, un cybercafé, deux guichets, une salle pour le chef de bureau et un logement. Il a coûté 21 millions de Fcfa entièrement financés par nos compatriotes vivant en France et les habitants de Kersignané. Les émigrés avaient déjà crée un magasin de stocks de céréales. Cette initiative a permis de générer des ressources.
L'équipement du bureau de poste a coûté aussi 21 millions de Fcfa financés par l'ONP. Le matériel est constitué d'une antenne VSAT, de deux ordinateurs, une imprimante, un télécopieur, un appareil de téléphonie "Wassa" et un coffre-fort. Toutes les commodités sont réunies pour assurer le confort des travailleurs.
L'essentiel des prestations du bureau de poste porte sur le transfert électronique d'argent. Le système offre aux habitants de la zone, la possibilité de recevoir ou d'envoyer de l'argent partout dans le monde. Il permettra aussi de recevoir ou d'envoyer, les lettres, colis et courriers électroniques. L'accès à l'Internet est garanti. Cerise sur le gâteau : la possibilité de formation à l'utilisation de la Toile mondiale. Toutes ces explications ont été fournies par le directeur général de l'ONP, Yoro Coulibaly.
Le chef de village de Kersignané, Daby Mory Traoré, le maire de Kirané-Kagnaga, Bandjougou Traoré et le représentant des émigrés, Mamadou Kamissoko, se sont tous réjouis de la bonne collaboration entre nos compatriotes installés en France et l'ONP. "Ce bureau n'appartient pas qu'aux habitants de Kersignané. Il est celui de toute la population de la commune et du Mali", a précisé Mamadou Kamissoko.
Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, a expliqué que la création du bureau de poste de Kersignané reflète l'implication toujours grandissante de nos compatriotes dans le processus de développement de leur propre localité et traduit en quelque sorte le patriotisme des initiateurs du projet. "Ce bureau de poste est un symbole de souveraineté pour l'État malien", a indiqué le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies, avant d'insister sur l'importance que l'infrastructure va jouer dans le développement de la localité.
LES RÉPONSES AVEC LE PDES: Après Kersignané, direction Tafacirga dans la commune du même nom. Mme Diarra Mariam Flantié Diallo y a procédé également à l'inauguration d'un bureau des postes. Avant, les habitants de cette commune devaient se rendre au Sénégal ou en Mauritanie pour recevoir leurs mandats. Tafacirga est aussi un village d'où sont partis beaucoup d'émigrés, en direction de pays d'Afrique, d'Europe, d'Asie et même d'Amérique du Nord.
Le bureau des postes qui vient d'être réalisé dans la localité est le fruit de la collaboration entre les expatriés de six villages soninké, regroupés au sein de l'Association de solidarité pour le développement de Tafacirga (ASODETA) et l'ONP. La construction du bâtiment a été financée par les membres de l'association pour près de 20 millions Fcfa. Les équipements ont été financés par l'ONP et ont coûté environ 20 millions Fcfa. Le bâtiment et les équipements ont les mêmes caractéristiques que ceux de Kersignané.
Tout comme celui de Kersignané, le bureau des postes de Tafacirga offre à la population la possibilité de transfert électronique d'argent, d'envoi et de réception de courriers et l'accès à l'Internet.
Dans les deux localités, l'ONP et chacune des associations d'expatriés ont procédé à la signature de conventions pour la bonne exploitation des infrastructures.
Les populations ont soumis des doléances au ministre portant sur l'accès au téléphone, la couverture des communes par la télévision nationale, le manque d'eau et d'électricité, l'enclavement etc... Mme Diarra Mariam Flantié Diallo a expliqué que tous ces problèmes ont leur réponse dans le Projet de développement économique et social (PDES) du président de la République. Elle a promis de s'investir pour les problèmes qui concernent le département qu'elle dirige, afin de répondre aux préoccupations ainsi exprimées.
LES POSTES, LE TÉLÉPHONE ET LES MÉDIAS
En marge de l'inauguration des bureaux des postes de Kersignané et de Tafacirga (voir article ci-contre), le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo, a visité certaines structures relevant du département qu'elle dirige. Elle s'est tour à tour rendue au bureau régional des postes, à la Sotelma et à la station régionale de l'ORTM de Kayes.
Au bureau régional des postes, le ministre s'est enquis des conditions de travail du personnel. En plus du bureau régional, Kayes dispose de 16 bureaux secondaires. Ici, le principal problème est le déficit de trésorerie. "La poste reçoit plus de mandats qu'elle n'envoie, ce qui fait que nous avons un problème financier pour affranchir tous les mandats qui nous arrivent", a expliqué le directeur régional des postes de Kayes, Khalil Mahamane Maïga. Les recettes des postes proviennent essentiellement de la vente des timbres.
A la Sotelma, Mme Diarra Mariam Flantié Diallo a visité les installations modernes de la téléphonie fixe et mobile. La téléphonie fixe Wassa connaît un grand engouement auprès des populations, ont expliqué les responsables de la société. Quant à la téléphonie mobile, elle couvre plus d'une cinquantaine de localités. Le ministre a encouragé le personnel et demandé de tout mettre en œuvre pour étendre d'avantage le réseau à l'ensemble de la région.
A la station régionale de l'ORTM de Kayes, le ministre a apprécié les mesures en cours pour étendre la couverture télévisuelle à l'ensemble de la région.
Mme Diarra Mariam Flantié Diallo a également rencontré la presse publique et privée. Elle s'est réjouie du climat d'entente existant entre les travailleurs des médias publics et leurs confrères des radios privées. Le ministre de la Communication et des Nouvelles technologies a discuté avec les confrères sur l'importance des médias dans le développement et dans la réussite du processus décentralisation en cours dans le pays.
Be COULIBALY, L'ESSOR