Elle réunira des renseignements sur la localisation du bien, sa description, son statut (régime de propriété), sa protection juridique, son état de conservation et des observations sur le potentiel d'exploitation du site.
Notre pays a entrepris depuis un an les travaux d'inventaire du patrimoine culturel national. Comme on peut en douter, il s'agit d'un énorme travail compte tenu non seulement de l'étendu du territoire, mais aussi de la richesse et de la variété de la culture. Ce "vieux pays" dont la première occupation humaine date du Quaternaire a aussi connu de nombreux mouvements de populations. De nombreuses expériences de recherche et d'étude ont déjà été effectuées dans notre pays. Seuls l'"Inventaire des sites archéologiques" et la "Carte culturelle du Mali" ont donné lieu à des publications.
La conservation et la gestion du patrimoine culturel matériel et immatériel partent de la connaissance la plus complète possible qu'en ont les professionnels et les communautés. L'inventaire, outil essentiel pour l'identification et la connaissance de l'héritage culturel, tout autant que moyen permettant d'apprécier son état de conservation, ses valeurs et son interprétation, devient ainsi une activité nécessaire pour sa protection et sa promotion.
Cet inventaire général du patrimoine culturel national meuble, immeuble et immatériel, a comme principe de base le développement et l'approfondissement des informations sur l'héritage culturel de notre pays, afin d'envisager les mesures adéquates de promotion et de gestion. Aussi la formation des formateurs et des encadreurs, le recrutement des experts et des enquêteurs, l'implication des partenaires de la culture, prévus à travers cet inventaire, créeront, assure Klessigué Abdoulaye Sanogo, directeur national du patrimoine culturel, des emplois et permettront-ils de "revitaliser les Commissions régionales de sauvegarde du patrimoine culturel".
Trois types de fiches d'inventaire ont été conçues : une fiche pour le patrimoine culturel immobilier, une fiche pour le patrimoine culturel immatériel et une fiche pour les trésors humains vivants. Ces fiches ont aussi été homologuées par le Musée national du Mali. Le travail doit permettre d'avoir des renseignements sur la localisation du bien, sa description, son statut (régime de propriété), sa protection juridique, son état de conservation et des observations sur le potentiel d'exploitation du site, les travaux ou actions d'urgence à signaler entre autres.
Ainsi après la conception et la validation des termes de référence au mois de mai dernier, la DNPC a procédé à la formation des formateurs en octobre. Une étape décisive dans la réalisation du projet d'inventaire, qui se poursuivra par la formation des 110 enquêteurs en raison de 2 par cercle. La première phase de cette formation concernera ceux des régions de Kayes, Koulikoro, Sikasso, Ségou et du District de Bamako. Elle aura lieu à Siby dans la région de Koulikoro à la fin de ce mois. Quant à la seconde, elle se tiendra immédiatement après la première, à Douentza dans la région de Mopti. Elle concerne les enquêteurs de Mopti, Tombouctou, Gao et Kidal.
Recueil des données. Selon le planning préétabli, les enquêteurs devront partir immédiatement sur le terrain pour recueillir les données. Puis ce sera la mise en commun et le traitement des données. Au troisième trimestre de cette année 2009, prendra fin le travail d'inventaire par le choix des biens à protéger et la conception et réalisation d'une base de données.
Quant aux critères de sélections, l'inventaire concerne les éléments du patrimoine culturel tel que défini par la loi relative à la protection et à la promotion du patrimoine culturel national et aux typologies indiquées dans les Conventions internationales ratifiées par le Mali en la matière. La première typologie est constituée par les monuments : oeuvres architecturales, de sculpture ou de peinture monumentales, éléments ou structures de caractère archéologique, inscriptions, grottes revêtant un intérêt particulier pour les communautés concernées ou ayant une valeur exceptionnelle du point de vue de l'histoire, de l'art ou de la science. Puis les ensembles : groupes de constructions isolées ou réunies ; les sites : oeuvres de l'homme ou oeuvres conjuguées de l'homme et de la nature, ainsi que les zones y compris les sites archéologiques ; les paysages culturels que sont les jardins et parcs, paysages associés à des phénomènes religieux ou à des faits sociaux (artistiques ou culturels) ; les pratiques, événements et représentations, les traditions et expressions orales (y compris la langue), les connaissances et savoir-faire des communautés ; les trésors humains vivants : personnes qui incarnent au plus haut point des compétences, connaissances et savoir-faire, nécessaires à la pérennisation de certains aspects de la vie culturelle des communautés et aires culturelles ; enfin les routes ou itinéraires culturels, qui concernent les parcours illustrant l'interaction du mouvement dans l'espace et le temps à travers des éléments matériels qui doivent leur valeur culturelle aux échanges et à un dialogue multidimensionnel entre les pays ou régions, ou encore à l'intérieur d'un pays précis.
Cet inventaire général du patrimoine culturel permettra de faire l'état des lieux du patrimoine et identifiés de nouveaux biens inscrits et ou classés dans le patrimoine national du Mali. Il devra aussi faire mieux connaître en vue d'une meilleure promotion du patrimoine culturel national. Une base de données du patrimoine national sera créée et enfin l'offre touristique sera enrichie.
Y. DOUMBIA, L'ESSOR.