Amnesty International appelle à la libération immédiate et « sans condition » des 17 militants et sympathisants de l’association Yélimané DAGAKANE, arrêtés le 18 aout suite à une manifestation pacifique dans le cercle du même nom.
Dans un communiqué parvenu à notre rédaction, Amnesty International estime que les personnes arrêtées dans le cadre de cette manifestation sont des « prisonniers d’opinion » et doivent être libérées « immédiatement et sans condition ».
« Après deux mois de détention, les autorités maliennes doivent libérer immédiatement et sans condition, 17 prisonniers d’opinion, notamment un chef de village et le directeur d’une station de radio, arrêtés pour leur participation dans une manifestation pacifique », a ainsi déclaré Amnesty International
En septembre, Mali Actu avait reçu les témoignages de certains responsables de l’association organisatrice de la manifestation qui nous avaient expliqué qu’une véritable chasse à l’homme était orchestrée par les autorités locales en vue de les museler.
La manifestation qui a rassemblé 200 personnes visait à protester, selon les organisateurs, contre l’injustice, la corruption et la mauvaise gestion dans le cercle de Yélimané.
Les manifestants dénonçaient particulièrement « l’infiltration d’une cotisation volontaire au taux de la TDRL (Taxe de Développement Régional et Local) ». Cette cotisation supplémentaire rend non seulement la TDRL plus élevée à Yélimané que dans les autres cercles de Kayes mais elle ne servirait pas non plus au développement local.
A la fin de la marche pacifique, plusieurs participants ont été arrêtés par la police. Ils sont actuellement au nombre de 17 personnes détenues qui sont inculpées d’ « incitation à la révolte », « opposition à une autorité légitime» et «participation à une manifestation non autorisée ».
Dans son communiqué, Amnesty International note que « ni le fait d’adresser des doléances à une autorité compétente, ni le contenu de celles-ci, ne peuvent justifier une arrestation ou détention éventuelle ».
Selon l’organisation, les manifestants n’ont usé que de « leur droit à la liberté d’expression et de réunion ». Elle note, enfin, que ces arrestations de militants ont été opérées en violation de la Constitution malienne, de la Déclaration universelle des droits de l’homme, de la chate africaine des droits de l’homme et du Pacte international relatif aux droits civils et politiques auquel le Mali est partie.
© Par maliactu.net