Les mariages mixtes sont de plus en plus répandus au Sénégal. Un phénomène qui s’explique par un besoin surtout chez les filles de s’en sortir par n’importe quels moyens. Toutefois, ces unions révèlent des inconvénients qui peuvent être préjudiciable du moment que ces mariages sont souvent scellés sans l’autorisation de leurs parents.
Est ce une conséquence de la crise économique ou alors un effet de mode ?. La question est d’autant plus pertinente que de plus en plus, on assiste à des mariages mixtes au Sénégal. Nafi 19 ans, à peine sortie de l’adolescence a dû faire face à toute sa famille pour que celle-ci accepte son mariage avec Alain un Suédois de 25 ans. L’amour ne connaît ni la race, ni la religion, ni l’âge disait la maxime. Nafi a bien assimilé cette phrase car son mariage avec son mari n’a pas été facile. «J’ai dû m’opposer à toute ma famille car, personne n’était d’accord pour cette union ni mon père ni ma mère en premier lieu. Ils ont tout fait pour que je cesse de voir Alain mais, on a tenu bon». Son mari assis à ses côtés lui tenant les mains, regarde avec tendresse sa femme comme pour se rappeler le chemin de croix qu’il a dû emprunter pour finalement pouvoir se marier avec Nafi. Pour Alain suédois de mère française, les choses n’ont pas été faciles. «Je venais de débarquer pour la première fois dans ce magnifique pays où j’ai véritablement découvert le sens de l’humanisme avec des valeurs aux antipodes de tout ce que je concevais et qu’on m’avait inculqué comme valeurs morales.
Ma rencontre avec Nafi à Saly a été un véritable coup de foudre. Je ne savais pas ce qui m’arrivait mais, j’étais sûr d’avoir trouver la femme de ma vie dés le premier regard de Nafi». Leur union n’a pas été facile car, avec l’opposition des deux familles, il fallait être fort pour s’en sortir. C’est huit mois plus tard que tout s’est arrangé. Nafi raconte que son père a finalement accepté qu’elle se marie avec son «toubab» à une seule condition : que ce dernier se convertisse à l’Islam. «Il a sauté au plafond quand je lui ai annoncé la nouvelle. Aujourd’hui, Alain est un véritable pratiquant et moi-même qui n’étais pas si régulière avec mes prières, je commence à être plus assidu». Mais, cette fin heureuse pour Nafi n’est pas celle d’Absa qui s’est mariée avec Stéphane malgré l’interdiction de son père. «Au début je me disais qu’avec le temps, mon père finirait par me pardonner et me comprendre mais, il m’a carrément renié comme si je n’étais plus sa fille Avec Steph tout allait bien au début et il m’avait même promis de m’emmener en France avec lui mais que de désillusions». En effet, pendant neuf mois, Absa a vécu une véritable histoire d’amour avec un mari qui était toujours à ses petits soins, qui répondait à tous ses caprices. Mais, comme toute belle histoire à une fin, c’est au cours d’une soirée en boîte que les choses ont commencée à se dégrader. «Au cours de cette soirée Steph a rencontré une ancienne copine avec qui il était en France. À la fin de la soirée, je l’ai cherché partout, mais il avait disparu. C’est le lendemain qu’il débarque dans notre appartement avec sa copine pour me lancer à la figure qu’elle allait habiter avec nous. Le pire, c’est qu’il m’a présenté comme étant sa femme de chambre et moi dépassée par les événements, je ne savais quelle attitude prendre car je me sentais prise au piége». Absa a vécu un véritable calvaire pour avoir coupé tous ses liens avec sa famille et de s’être prise au piége de Steph en sachant qu’il lui réglait toutes ses dépenses, mais, en retour, elle ne devait rien dire et se comporter comme la femme de chambre. «Pendant un instant j’ai pensé retourner à la maison, mais j’avais tellement honte». Un sentiment qui est souvent éprouvé par les filles qui, pour avoir désobéi à leurs pères, refusent de retourner dans la maison familiale. Mais Absa peut s’estimer heureuse car, elle est toujours au Sénégal dans son pays et peut toujours compter sur des amis qui pourront toujours jouer les bons offices pour renouer avec sa famille. Après quatre mois de calvaire, Absa a finalement rejoint le domicile familial après avoir vécu l’enfer auprès d’un homme qui lui avait promis monts et merveilles. Mamy, elle, a eu la malchance de rejoindre son mari en France. Elle n’avait jamais pensé que Bruno était de ces personnes qui pouvaient présenter plusieurs visages. Doux et attentionné a Dakar, Bruno est devenu en France violent et autoritaire.
«C’est à l’aéroport qu’il m’a confisqué mon passeport et mes papiers ? Il m’a traité comme jamais je n’avais pensé qu’un homme puisse traiter une femme. Dans son pays, j’ai souffert le martyre et toutes les humiliations. Je n’avais ni le droit de sortir ni celui d’utiliser le téléphone et je faisais toutes les tâches ménagères à la maison. J’étais en fait son esclave. C’est avec l’aide d’un compatriote, que j’ai pu finalement m’échapper et rentrer définitivement dans mon pays. Quant à Amina, son mariage avec Grégoire était calculé à l’avance. «Je savais ce que je voulais et où je mettais les pieds. Il était éperdument amoureux de moi et je savais comment faire pour lui soutirer le maximum de sous sans aucun risque. Il m’a acheté une maison et une voiture et quand j’ai sécurisé tous mes biens, j’ai demandé le divorce que j’ai obtenu et maintenant je suis libre». À ce jeu dangereux, les conséquences peuvent être terribles. En effet, soit on tombe sur le jackpot ou alors, on se casse les dents mais les enjeux valent souvent la peine pour certaines. Quoi qu’il en soit, les mariages mixtes sont de plus en plus répandus dans la société sénégalaise. Si certains se marient par amour, d’autres en revanche avancent l’argument financier pour se sortir de cette crise économique très tenace au détriment des valeurs morales et religieuses reçues.
Auteur: Samba Sy
24hchrono