La satisfaction au bout du rouleau
Le maire de la commune urbaine de Sikasso, Mama Sylla entouré des membres du bureau communal, a présenté, le samedi dernier, dans la salle de conférence de l’hôtel de ville, qui a refusé du monde, le bilan des cinq années passées à la tête de la mairie. Cet exercice, un premier dans l’histoire politique de la capitale du Kénédougou, a été qualifié de courageux par beaucoup d’observateurs de la scène politique. Il aura permis de tirer des enseignements très utiles permettant de mettre en confiance les électeurs en vue des communales 2009.
« La cérémonie qui nous réunit aujourd’hui revêt une importance particulière dans la vie politique de notre commune. Il s’agit pour nous élus communaux qui avons obtenu votre suffrage aux élections communales de 200, de vous présenter le bilan détaillé, exhaustifs des activités que le collectif du bureau municipal a eu à mener en terme de réalisations, de dépenses et de perspectives », c’est par ces mots que le maire de la ville de Sikasso, Mama Sylla a introduit la cérémonie de présentation de bilan qui s’est déroulée en présence du préfet adjoint, Sirima Kanouté,des représentants des services techniques, des notabilités et des 41 conseillers. Ce bilan, a-t-il signalé, a été l’œuvre d’une équipe collégiale. Il est à la fois à l’actif et au passif du conseil communal de 41 membres provenant des différents partis politiques et associations de la ville de Sikasso. L’histoire retiendra que nous avons essayé de faire quelque chose d’utile pour Sikasso. Le maire a axé son intervention sur trois points : l’état des lieux, les réalisations faites au cours des cinq ans, les perspectives.
Un début difficile
Des factures en instance, la caisse de la mairie vidée ; l’absence de registre domanial de1998 à juillet 2004 et de plan pour les quartiers de Sanoumbougou I, Extension Est et Sud ; Lafiabougou-Koko, Mamassoni ; côté Est et absence de registre foncier pour ces mêmes quartiers ; difficultés de mobilisation des taxes communales, les querelles politiques inutiles sont entre autres problèmes que l’équipe communale a rencontrés dès le début du mandat. L’équipe dirigée par Mama Sylla, selon le procès verbal de passation et des créances, a hérité d’un passif lourd, plus d’un milliard de nos francs. La mairie avant 2004 devait au Trésor, à l’EDM, à la SOTELMA , à l’AGETIPE, au domaine, à l’Office malien de l’Habitat, à de nombreux particuliers. Comment voulez vous qu’avec ce tableau très sombre que les résultats soient évidents ? « Malgré ces difficultés, nous disons tout simplement que nous avons travaillé lentement et sûrement tout au long de notre mandat électoral », a dit Mama Sylla. Une équipe n’a de mérite que si elle parvient à penser des solutions pour surmonter les difficultés.
Les fonds ANICT : une bouffée d’oxygène
De 2004 à 2009 plus de 296 millions de Fcfa ont été mobilisés. Ces fonds ANICT ont servi à la construction des classes équipées, des latrines et des directions, des CSCOM, des routes, des ponts, des dalles, l’amélioration du cadre de vie des populations et la réhabilitation des feux tricolores. Sur le plan foncier, l’équipe a entamé les réhabilitations et les recasements des quartiers : Bougoula-Hameau, quartier Babemba, Mamassoni, Lafiabougou-Koko, Banconi, Kamalé, Sirakoro. Selon le maire, à la date d’aujourd’hui, les titres fonciers de ces différents quartiers sont crées au niveau du service des domaines et du cadastre. « Nous avons commencé la prise des droits coutumiers et des régularisations à Lafiabougou-Koko. Ces régularisations font suite au double, triple occupation sur les mêmes parcelles dans le dit quartier apaisant ainsi le climat social », a-t-il précisé. A ajouter aussi que l’équipe a procédé à la restructuration du quartier Kapélékourou.
Dans le domaine social et dans le cadre de la solidarité et de l’entraide sociale, la mairie a pris en charge les frais de scolarisation de 80 enfants de parents démunis soit 5 enfants par quartier (15 quartiers) et 5 autres au sein des rapatriés de la Côte d’Ivoire. Il faut noter que la mairie a pris l’engagement dès 2004 de suivre ces enfants jusqu’à la fin de leurs études au niveau du cycle fondamental.
En plus de l’héritage laissé par l’ancien maire, Mamadou Tangara, qui restera dans l’histoire pour avoir illégalement vendu des parcelles à hauteur de plus d’un milliard de Fcfa, Mama Sylla et son équipe ont rencontré de sérieuses difficultés au cours des cinq années passées. On peut citer l’attitude de certains conseillers de façon facultative pour faire échouer le mandat, le problème du marché central, la TDRL difficile à mobiliser, le morcellement par certaines personnes du TF de la mairie tout en voulant obliger le maire à délivrer les permis à Kapélékourou etc.
Le marché central qui est un don de l’AFD est resté fermé pendant près de deux ans sans que la mairie ait pu tirer de l’argent. Cela à cause de la position politique de certaines personnes. Alors que les prix des magasins avaient été fixés en commun accord avant le mandat de l’actuelle équipe, les cautions avaient été payées par les bénéficiaires, les contrats pour l’acceptation des prix avaient été signés. Malgré tout les problèmes existent. Les exploitants des magasins après avoir accepté tous les aspects de la gestion du marché ont exigé, avec la venue de l’équipe actuelle, que les prix soient revus à la baisse de 15 000 Fcfa à 7 500 Fcfa pendant que les mêmes magasins construits dans les mêmes conditions coûtent 15 000 Fcfa à Kayes. Ce comportement de certains commerçants dénote à la mauvaise foi. C’est une volonté de mettre les bâtons dans les roues de l’équipe communale.
Un avenir radieux à Sikasso
Malgré les problèmes, les bases du développement de la ville de Sikasso ont été jetées grâce à la clairvoyance de l’actuelle équipe. Il s’agit maintenant de continuer l’œuvre entamée. C’est pourquoi, Mama Sylla et son équipe ambitionnent de faire de la capitale du Kénédougou une référence en matière de développement économique où fera bon de vivre. Il est prévu dans l’avenir la construction d’une nouvelle gare routière plus grande et plus moderne adapté à l’affluence. Pour ce qui concerne la gestion de la décharge (actuellement c’est l’Etat qui gère cet aspect), il s’agira d’impliquer les associations féminines et les GIE dans l’assainissement de la ville.
La poursuite des recasements et réhabilitations des six quartiers, la recherche de l’emploi pour les jeunes à travers l’APEJ et l’ANPE, la création d’une structure pour la prise en charge des démunis et le développement de l’entraide et de la solidarité et l’assainissement des finances constituent d’autres priorités dans l’avenir pour l’édile et ses conseillers.
Moussa Mamadou Bagayoko, envoyé spécial à Sikasso
Source : Maliweb