L'organisme onusien vient de redéployer, de la Sierra Léone et de la Guinée, une forte logistique d’une vingtaine de camions et trois 4x4, tous équipés de biens d’assistance d’une valeur de 50 millions de francs. Ces véhicules situés au niveau des villes frontalières de Rosso sont destinés à convoyer les populations victimes des évènements douloureux de 1989 entre le Sénégal et la Mauritanie.
Garant de l’accord tripartite qui sera bientôt signé entre les acteurs du processus de règlement du dossier des déportés mauritaniens. Le Hcr est déjà à pied d’œuvre depuis quelques jours. En effet, l’organisme onusien vient de redéployer une forte logistique au niveau des villes frontalières de Rosso. Ainsi, depuis quelques jours, ce sont une vingtaine de camions et autres véhicules tout terrain équipés, en provenance de la Sierra Leone et de la Guinée qui sont en ce moment positionnés pour convoyer les populations victimes des évènements douloureux de 1989 entre le Sénégal et la Mauritanie. Pour Machioud Adéromou administrateur des rapatriements, ces camions sont équipés de plusieurs matériels comprenant des ustensiles de cuisine, des baches, des couvertures et autres biens d’assistance. Ce matériel évalué à 100 mille dollars, soit 50 millions de francs, permettra aux réfugiés, une fois sur place, de se mettre un peu à l'abri des petits besoins en attendant que d’autres moyens soient dégagés. D’ailleurs depuis ce mardi, les responsables du Haut commissariat des Nations unies pour les réfugiés sont en tournée dans les différents sites de la vallée. Dans les camps de Ndioum, Dodel, Pété, Bokhol, et Bakel, ils vont recenser les différents candidats prêts pour le retour, avec un remplissage de fiches individuelles et avec des prises de photos. Cette commission technique dépêchée par le Hcr, après cette mission, saura le nombre de candidats enrégistrés et prêts à retourner au bercail.
Qu’est-ce qui les attend là-bas ?’ Et en parlant de tout cela, poursuit notre interlocuteur,’il ne faut pas que les gens perdent de vue qu’il y a des réfugiés qui ont quitté le statut de fonctionnaire depuis très longtemps. Nous nous sommes retrouvés dans un pays pendant 18 ans avec des mariages qui ont été contractés ici, des naissances survenues au Sénégal, donc le retour ne doit pas être brusqué’, confie ce fonctionnaire. ‘Je ne pense pas que cela se passe comme le souhaitent les autorités. Et je pense que le plus important pour tout le monde, c'est d’accepter de discuter, cartes sur table, pour clarifier un certain nombre de choses’. Pour ce fonctionnaire, ‘il faut que l’on sache ce qu’on a laissé là-bas, comment nous pourrons entrer dans nos droits et de quels droits il s’agira. Tout cela n’est pas encore clair mérite des éclairsissements avant un quelconque retour’. Il ajoute que les réfugiés veulent bien repartir chez eux, bien qu’ils aient été bien accueillis et parfois même confondus avec des Sénégalais. ‘Nous n’avons jamais été agressés, mais faudrait-il que nous rentrions dans nos droits avant de traverser le fleuve’.
Pour l’heure, les réfugiés attendent toujours d’être édifiés sur le nombre de candidats prêts pour ce retour. Et dans les camps situés au niveau de la vallée, l’on continue à se demander encore à quand la première rotation des réfugiés vers la Mauritanie.
Abou KANE, WALFADJRI