Le Yéla, ce genre musical traditionnel puisé dans le patrimoine historique et traditionnel, vient d’être promu par le Ministère de la Culture et du Patrimoine Historique classé par le biais de la Direction du Patrimoine. Cette chanson de geste a été proposée au patrimoine immatériel de l’UNESCO.
Yéla veut dire vœux exaucés. Il a été dédié aux « syssibés » portant le patronyme « Sy ». Né au Fouta, le Yéla a suivi le déplacement des populations pour s’implanter dans le Boundou, cette partie Est du pays, actuel département de Bakel, où il a conquis ses lettres de noblesses.
Englobant la partie Nord et Est du pays qui touche les régions du Mali et de la Mauritanie et la Gambie, dans l’espace « pulaarophone » de cette sous-région où la migration s’est effectuée. Le Yéla est chanté par les femmes avec une mélodie ritournelle. Il se caractérise par sa spécificité puisée dans le patrimoine « hal pular » et ayant subi l’influence des langues du terroir, comme le soninké et le mandingue, nous dit Fatoumata Sall, la Directrice du Centre culturel régional de Tambacounda.
Ce chant qui sert à ragaillardir lors des cérémonies de circoncision, se retrouve aussi dans les mariages pour les bains rituels accompagnant les veillées douces aux claires de lune. Les baptêmes sont aussi les moments d’expression de ce genre musical où celui qui a la chance de se trouver dans le viseur des Gawlo peut se valoriser en faisant beaucoup de largesses...
PAPE DEMBA SIDIBE, Le SOLEIL